La grève a débuté parce que les conditions de travail étaient devenues insupportables, faute de personnel et de matériel suffisant.

L'accueil se fait par deux infirmières qui orientent les patients soit vers les petites urgences, dites « Bobologie », soit vers les urgences lourdes. En guise de bureau, c'est un meuble instable, qui bouge et qui a tendance à se déplacer à la moindre poussée. L'accueil s'effectue derrière une porte constamment ouverte à cause de l'incessant va-et-vient.

L'affluence a considérablement augmenté car, depuis quelques mois, les urgences de trois arrondissements de Marseille ont été rajoutées à celles de la Conception, sans que le personnel nécessaire suive.

L'attente est importante et alimente la tension qui ne cesse de monter. L'angoisse des malades et de leurs familles est considérable et peut se traduire par des cris et même aller jusqu'à des agressions contre le personnel. Certains demandent alors un changement vers un autre service de l'hôpital. Ainsi, le manque de personnel alimente encore plus l'insuffisance aux Urgences. Pour le personnel restant, cela se traduit par davantage de contraintes : une présence deux week-ends sur trois, l'impossibilité de prendre ses repos, ses RTT et de poser trois semaines de vacances, etc. Quant au matériel, on manque de tout : de chariots, de fauteuils roulants, de matériel médical récent.

Un mouvement de grève avait déjà eu lieu en décembre 2008. La direction avait rapidement prélevé trois agents sur d'autres services. Il n'en reste plus qu'un, et d'autres demandent leur mutation. Le problème n'a donc été que reporté et il va être encore aggravé, car les Urgences d'un grand hôpital du sud de Marseille, Sainte-Marguerite, doivent fermer et les patients doivent être envoyés sur la Conception.

Pour toutes ces raisons, l'ensemble du personnel des Urgences s'est déclaré en grève et dénonce les mauvaises conditions de travail.

Si l'hôpital public manque à ce point de moyens en personnel et en matériel, il n'en est pas de même pour le secteur privé de Marseille, qui a reçu des mains de la ministre une enveloppe de 54 millions d'euros. Pendant le même temps, le public ne doit recevoir que 9 millions d'euros... pour sa modernisation.