Cette année, les retraites ont été revalorisées au 1er avril, et non plus au 1er janvier, afin paraît-il de « mieux prendre en compte les évolutions de l'inflation pour l'année précédente et pour l'année en cours ». Les retraités toucheront donc 1 % de plus sur leur pension, mais pas avant le mois de mai, puisque les versements ont lieu à terme échu.

Les chiffres officiels de l'inflation, on le sait, n'ont pas grand-chose à voir avec ce que chacun peut vivre au moment de faire ses achats et payer ce qui est dû. Et les hausses des prix frappent d'autant plus les personnes à faibles revenus qu'elles touchent surtout les dépenses contraintes (loyer, chauffage, gaz...), ainsi que les produits de première nécessité tels que la viande, les laitages ou les fruits et légumes. Mais pour Hortefeux et Woerth, les ministres du Travail et du Budget, le compte y serait puisque les retraites du régime général de la Sécurité sociale ont été augmentées de 0,8 % en septembre dernier pour tenir compte de l'accélération de l'inflation ; et comme l'inflation « prévisionnelle » pour 2009, qui sert de base à leur revalorisation, a été fixée, on ne sait comment, à 0,4 %, les retraités devraient donc s'estimer satisfaits.

Mais surtout, en retardant de trois mois le versement de cette revalorisation, si faible soit-il, le gouvernement opère un « hold-up » sur les retraités, pour reprendre l'expression de la CGT, qui estime à 350 millions d'euros l'argent ainsi dérobé aux retraités. Mais que fait la police, alors que des millions de personnes âgées sont ainsi détroussées ?