Chômage : La hausse se poursuit03/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2122.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chômage : La hausse se poursuit

80 000 chômeurs de plus ont été recensés en février, sur l'ensemble du pays. Après le chiffre de 90 000 en janvier, mois plus long, le sinistre rythme des presque 3 000 chômeurs supplémentaires enregistrés chaque jour continue.

Le ministère de l'Emploi, qui ferait sans doute mieux de se nommer « du Chômage », vient de répertorier 3,6 millions de « demandeurs d'emploi », si l'on tient compte aussi des départements d'Outre-mer. La hausse sur un an est de 10,4 %, et ça augmente encore au mois de février. Et encore, il ne s'agit que des catégories A, B, C des nouveaux regroupements statistiques qui comprennent cinq groupes, c'est-à-dire de ceux qui « sont tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi ». Les chômeurs des deux autres catégories, D et E, également en hausse en février, s'ajoutent à ce nombre - il s'agit de ceux qui sont malades, en stage, en formation ou en contrat aidé. Ils sont plus de 400 000.

Parmi ces quatre millions, dont plus d'un million sont au chômage depuis plus d'un an, 2 384 000 appartiennent à la catégorie A qui regroupe ceux qui n'ont absolument aucun emploi, même pas quelques heures par semaine. Leur nombre affiche une hausse de 3,5 % dans le mois et 19 % sur un an ! Quant aux presque 600 000 jeunes chômeurs de moins de 25 ans, leur nombre a augmenté en un an de 21,6 %.

Derrière ces statistiques officielles, il y a la réalité vécue par tous ceux qui sont à la recherche d'un emploi. Il y a les délais pour s'inscrire au Pôle Emploi et obtenir un entretien personnalisé, les mois à attendre parfois avant de toucher l'allocation chômage. La création il y a six mois de l'organisme Pôle Emploi, à la suite de la fusion de l'ANPE et de l'Unedic, qui devait selon le gouvernement simplifier la vie des demandeurs d'emploi, a aggravé la situation de ces derniers, à cause des suppressions de personnel et d'agences qu'elle a en réalité entraînées. Dans des grèves, début 2009, les employés ont fait savoir que ce n'était plus possible et qu'il fallait au moins trois mille embauches. Ils l'ont répété par leur présence dans les cortèges du 19 mars. Mais le gouvernement ne fait que leur promettre 1 800 postes supplémentaires, alors que 1 000 à 1 200 employés vont prendre leur retraite cette année. Les conditions de travail insupportables que dénoncent les 44 000 travailleurs de Pôle Emploi ne risquent donc pas de s'améliorer et leur colère a peu de chance de s'éteindre.

Et surtout, au rythme des annonces de suppressions d'emplois ou de fermetures de sites, la crise et ses conséquences pèsent de plus en plus sur la situation des quatre millions de travailleurs officiellement sans emploi, sans compter tous les autres, qui vivent de petits boulots ou n'en peuvent plus de chercher sans trouver.

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