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- Lutte ouvrière n°2121
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Dans les entreprises
Renault - Flins (Yvelines) : Les productions vont et viennent
Tout ce bruit médiatique et gouvernemental n'a pas duré très longtemps, et pour cause ! La direction de Renault elle-même a parlé de « rééquilibrage » : l'usine de Novo Mesto produit essentiellement la Twingo dont la production augmente ; la Clio Campus revient donc à Flins, d'où elle était partie en octobre 2008, où elle avait déjà fait un court séjour de quelques mois. Comme toutes les multinationales, Renault a une longue habitude de déménagement des productions de véhicules, même si chaque usine a sa spécialité. Au gré des commandes, des impératifs techniques, les différents sites sont concernés qu'ils soient en France, en Turquie, en Espagne ou en Slovénie.
Mais la direction ne pouvait laisser passer cette occasion de se faire valoir et d'insister sur son souci « d'assurer de l'activité » aux travailleurs de Flins... « jusqu'à l'automne ».
En effet, cette production ne durera que quatre mois, le temps de fabriquer les 8 000 véhicules commandés. Les 400 emplois supplémentaires promis seront donc tout aussi temporaires ; ils seront occupés par des travailleurs de Flins, envoyés en mission ailleurs et eux aussi « rapatriés », et par des travailleurs des usines où l'on chôme, comme Cléon ou Sandouville ; « en complément », Renault embauchera du personnel intérimaire. Combien ? Impossible de le dire, mais sûrement pas les centaines de travailleurs intérimaires licenciés de Flins ces derniers mois et qui, depuis, n'ont pas retrouvé de travail dans une région où les entreprises de la métallurgie et de l'automobile, qu'il s'agisse de grand constructeurs comme Renault ou Peugeot ou de sous-traitants, leur claquent la porte au nez.
Quant aux travailleurs de Flins, ils ne s'extasient pas sur ce « rapatriement » Ils connaissent parfaitement ces va-et-vient de la production, comme les alternances de chômage et de travail, et même d'heures supplémentaires ou de samedis travaillés. Tout cela est la règle depuis des années, mais maintenant cela se fait au nom de la crise. Et au nom de la crise, la direction voudrait que les ouvriers trouvent cela normal !