Le 18 février, le Premier ministre Fillon a annoncé des mesures sociales. Afin que tout le monde sache que son gouvernement se soucie des foyers modestes, il a trouvé de l'argent pour payer une grande campagne d'encarts publicitaires, tous les jours, dans tous les quotidiens, du Figaro à l'Humanité. Il s'y vante sur cinq colonnes : « Des mesures exceptionnelles viennent d'être décidées pour les Français les plus touchés par la crise. Des mesures immédiates. Des mesures justes », ose-t-il même écrire ! Suivent six déclinaisons publicitaires s'adressant aux travailleurs modestes, aux familles modestes, aux demandeurs d'emplois de longue durée ou aux retraités modestes. Pour annoncer des primes... modestes et ponctuelles de 150, 200, voire 500 euros. Mesures que le gouvernement étale d'autant plus largement qu'elles sont insignifiantes.

Il fait moins de tapage sur les mesures de son fameux « paquet fiscal » qu'il a instauré dès juillet 2007, au lendemain des élections. Car la loi TEPA, elle, n'est pas ponctuelle et accorde tous les ans, sans publicité, 15 milliards de cadeaux aux riches, grâce au bouclier fiscal ou aux abattements sur l'ISF.