L'État travaille pour les riches, et non l'inverse25/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2121.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'État travaille pour les riches, et non l'inverse

En 2008, le bouclier fiscal a bénéficié à 14 000 foyers qui, pour la grande majorité, se sont vu restituer quelques centaines d'euros de trop payé par le fisc. Par contre, 834 foyers parmi ces 14 000 ont obtenu un remboursement qui se monte au total à 307 millions d'euros. Chacun d'eux s'est vu restituer par le fisc un montant moyen de 368 000 euros, soit l'équivalent de trente années de smic.

Parmi ces bénéficiaires, on trouve l'héritière des Galeries Lafayette, qui avait payé 140 millions d'euros d'impôts mais s'en voit rembourser 8 millions au titre du bouclier fiscal, l'équivalent de son impôt sur la fortune dont elle se trouve ainsi dédommagée.

C'est choquant. Mais ce qui l'est tout autant, c'est d'entendre dire, pour justifier le bouclier fiscal, que ces gens-là travaillent un jour sur deux pour l'État. Mais depuis quand « travaillent »-ils ? C'est se payer la tête de tous ceux qui travaillent vraiment - quand on ne les réduit pas au chômage - de façon socialement utile. L'ensemble de la population - salariés, rmistes, chômeurs, retraités, etc. - paie, à chacun de ses achats, la TVA qui constitue la plus grosse rentrée fiscale de l'État. Ils ne peuvent pas échapper à cet impôt, ni à d'autres taxes. Par contre les riches ont de multiples moyens, en tant que personnes physiques ou à travers les sociétés dont ils possèdent des parts, en utilisant les services de comptables, de fiscalistes avertis, de s'exonérer d'une partie, voire de l'essentiel de leurs contributions avec la complicité active de l'État qui multiplie les règles et les lois qui favorisent ces détournements.

Le revenu de ces gens-là ne vient pas de leur « travail », mais de celui des autres qu'ils accaparent. Alors s'ils reversaient effectivement la moitié de ces revenus à l'État, ce ne serait nullement scandaleux ; de toute façon, l'autre moitié leur laisserait encore largement de quoi vivre, sans compter les richesses que ces privilégiés ont accumulées et qui ont échappé et échappent toujours à l'impôt.

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