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- Lutte ouvrière n°2114
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Leur société
Saint-Nazaire (Loire-Atlantique)
Matraques, et bombes lacrymogènes contre les manifestants
18 000 personnes ! On ne se souvenait pas d'avoir vu autant de manifestants depuis longtemps à Saint-Nazaire, chacun essayant de comparer : pour les plus anciens 1955 ? Les moins jeunes 1968 ? Les plus jeunes 1995, 2003 ?
Dès le départ, place de l'Amérique latine, l'ambiance était là.
Le nombre de travailleurs du privé tenant à crier que « Ça suffit comme ça » était remarquable. Une révolte commune se dégageait de tous les témoignages, se concluant la plupart du temps par : « Ils trouvent des milliards pour sauver les banquiers, et rien pour les travailleurs ! »
À l'arrivée du cortège à la sous-préfecture, nombre de manifestants ont mal supporté la présence des CRS armés jusqu'aux dents et massés derrière les grilles. Quelques projectiles ont commencé à voler. Dans le même temps, la foule arrivant de plus en plus compacte avait besoin d'espace et a donc tenté de s'étaler autour. Les CRS se croyant encerclés, les lacrymogènes n'ont pas tardé à voler.
Leur brutalité a écoeuré immédiatement tout le monde. Car il était visible que les manifestants n'avaient rien à voir avec des casseurs. Le mépris affiché par le sous-préfet n'a fait qu'attiser la colère encore plus, lorsque l'on apprit que d'autres CRS étaient envoyés de Nantes.
Le millier de personnes encore présentes a manifesté son soutien aux 300 ou 400 qui étaient en première ligne, en chantant l'Internationale, poing levé, et en avançant lorsque les CRS étaient obligés de reculer. Flux et reflux, l'affrontement dura de 16 h 30 à 21 h, faisant plusieurs blessés, dont quinze policiers et cinq du côté des manifestants, dont un assez gravement par une grenade offensive, un travailleur de 42 ans. Des arrestations ont eu lieu, pour la plupart des salariés dont certains devront comparaître rapidement. On ne rigole visiblement pas pour les quelques canettes de bière ou les clémentines lancées par des jeunes sur les casques des CRS !