Dijon : Facteurs en grève04/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2114.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Dijon : Facteurs en grève

Depuis le lundi 26 janvier les facteurs de la ville de Dijon sont à 90 % en grève illimitée pour revendiquer principalement la création de 12 tournées ainsi qu'une prime équivalant à 130 heures de travail. La détermination d'un « noyau dur » leur a permis d'entraîner les autres services qui revendiquent eux aussi des créations d'emplois : ce sont les pilotes de machine de tri, les collecteurs et remiseurs du courrier d'entreprise, les employés du tri du matin qui prennent leur service à 4 h 30 et qui fonctionnent à des effectifs de moins six ou moins sept sur une brigade de quatorze.

Cette révolte est le résultat d'une restructuration qui a eu lieu en juin 2008. À cette époque, la direction a supprimé 52 emplois sur 300 personnes. Elle justifiait ces suppressions en expliquant que la mécanisation du tri améliorerait les conditions de travail, tout cela accompagné de promotions. Mais la réalité est bien différente, car certains font régulièrement entre une heure et deux heures supplémentaires, non payées, et souvent sans pouvoir manger à midi.

Dès le début de la grève, il y a eu des piquets de grève communs pour les deux centres de Dijon, Agglo-Nord et Joliet : dès 4 h 15 à Agglo-Nord puis à 6 h 30, tout le monde redescend sur Joliet pour mettre un maximum de gens en grève. Toutes les décisions sont prises et votées en assemblée générale ; dès le mardi 27 des délégués des grévistes ont été élus pour accompagner les syndicats aux négociations, négociations qui pour le moment ne donnent rien.

Le mardi 27 janvier La Poste a embauché des intérimaires mais le piquet leur a expliqué qu'ils risquaient de casser la grève. La plupart d'entre eux sont alors repartis chez eux. Le jeudi 29 janvier, devant le fait que la direction réquisitionnait des cadres pour leur faire faire le travail, une collecte avec une gamelle a été instaurée : c'est la « gabelle », comme l'appellent les grévistes, pour les alimenter en saucisses, merguez, boissons chaudes... Certains cadres ont donné 20 euros et même un cadre de la direction s'est senti obligé de donner 10 euros.

Le maire PS de Dijon, Rebsamen, aurait contacté le préfet pour nommer un médiateur, car la direction n'en mène pas large actuellement : en effet, 400 000 « clients » sont en instance.

Les grévistes se sont adressés aux autres postiers et facteurs des environs. Devant cette détermination, les syndicats ont dû se résoudre à déposer un préavis départemental de grève illimitée, ce qu'ils s'étaient jusque-là refusés à faire. Le préavis partira du jeudi 5 février.

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