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Leur société
Nantes : Contre les mesures Darcos, la mobilisation continue
Samedi 17 janvier, 3 000 enseignants, parents, étudiants et lycéens ont défilé à Nantes contre les mesures Darcos, pour protester notamment contre les 13 500 suppressions de postes et réclamer une école accessible à tous, avec maintien des postes d'enseignants spécialisés pour les élèves en difficulté (les RASED).
Dans les écoles de Loire-Atlantique, le mécontentement est profond : d'abord la semaine de classe est passée de 26 à 24 heures tandis que les programmes ont été alourdis. Ces deux heures ainsi libérées doivent être utilisées pour faire du soutien aux élèves en difficulté, hors temps scolaire, ce qui rallonge la journée de classe mais reste sans effet pour les élèves en grosses difficultés.
116 postes d'enseignants spécialisés sont supprimés dans l'académie. Le ministre de l'Éducation justifie ces suppressions de postes par la mise en place de ces deux heures d'aide personnalisée. C'est pourquoi, de plus en plus nombreux, les enseignants refusent ce dispositif et " entrent en résistance ".
En Loire-Atlantique, ils sont plus de 300 à demander que ces deux heures soient utilisées en temps de concertation pédagogique et en temps de rencontre avec les familles. De nombreux autres organisent ces deux heures pour travailler avec tous les élèves, par petits groupes et ainsi récupérer une petite partie des heures " volées " par la suppression des samedis matin.
Autre mesure d'économie annoncée, les intervenants en langue vivante, qui disposaient de petits boulots peu rémunérés et avec une reconduction incertaine, devront disparaître. Ce seront les enseignants, souvent beaucoup moins compétents dans ce domaine, qui devront assurer l'enseignement obligatoire d'une langue vivante.
À cela s'ajoutent les évaluations CM2, qui surprennent par le niveau de difficulté et la date prévue (du 19 au 23 janvier). Les notions à évaluer ne peuvent en général pas être acquises, puisque pas encore étudiées. Les enseignants s'interrogent : quel est l'objectif réel de cette évaluation ? Et beaucoup, là encore pour " résister ", sélectionneront les exercices et ne communiqueront pas les résultats à l'administration.
Enfin, cerise sur le gâteau, on vient de découvrir ce week-end que l'Inspection académique recrute des enseignants retraités pour participer au service minimum d'accueil que les communes n'arrivent pas à organiser. Sous prétexte d'aider les familles qui ne peuvent pas faire assurer la garde de leur enfant, on leur demande de devenir des " briseurs de grève ".
Les enseignants ont un prochain rendez-vous pour exprimer leur colère : la grève du 29 janvier au côté des autres salariés, avec une probable manifestation massive dans les rues de Nantes.