Les prisons privées aussi engraissent les gros du BTP21/01/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2112.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les prisons privées aussi engraissent les gros du BTP

Inauguré par François Fillon et Rachida Dati, ministre de la Justice, le nouveau centre pénitencier de Roanne, dans la Loire, a été édifié par le groupe Eiffage, un des géants du BTP français, dans le cadre d'un partenariat public-privé. En effet, depuis 2002, la loi d'orientation et de programmation pour la justice (LOPJ) a confié aux gros industriels du BTP la construction des 13 200 places de prison qui manquent. Cette loi prévoit que ces entreprises privées construisent les prisons et qu'en échange, elles en restent propriétaires pendant 27 ans, période durant laquelle le ministère de la Justice leur paye un loyer.

Dans le cas de la prison de Roanne, prévue en principe pour 600 détenus, le coût déclaré de la construction par Eiffage s'élève à 55 millions d'euros. Le loyer que cette société percevra de l'État sera de 3,8 millions par an, soit 102,6 millions d'euros sur les 27 ans. Auxquels s'ajouteront de lourds frais de maintenance, en effet le contrat prévoit que l'État paye pour les dégradations commises par les détenus.

Quant à la qualité de cette construction, les syndicats du personnel pénitentiaire ont dénoncé lors de cette inauguration " les nombreux défauts de construction, dans un bâtiment fait à la va-vite et à l'économie, mettant en danger la sécurité des détenus et des surveillants ".

De fait, un autre centre pénitentiaire a été construit dans le même cadre partenariat public-privé, à Mont-de-Marsan dans les Landes. Livré par Bouygues en décembre 2008, il a dû dès le 28 décembre être entièrement évacué pour une durée de quatre semaines, à la suite d'une panne générale d'électricité. Celle-ci avait mis hors circuit l'éclairage, le chauffage, les caméras et tous les systèmes d'ouverture-fermeture des portes !

Pour trente ans, les gros du BTP s'assurent ainsi au moindre coût des rentes garanties par l'État et alimentées par les tribunaux.

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