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Leur société
Réfugiés du Pas-de-Calais : La situation inhumaine faite aux migrants
En 2002 Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, a ordonné la fermeture du camp de Sangatte, géré par la Croix-Rouge. Depuis, les pouvoirs publics, sur ordre du gouvernement, refusent toute assistance aux milliers de réfugiés (surtout Irakiens, Afghans, Érythréens et Palestiniens) qui passent par Calais pour fuir les guerres et les massacres dans leur pays et tenter de rejoindre des membres de leurs familles vivant en Angleterre.
Depuis six ans, environ un millier d'êtres humains survivent dans les rues de Calais et sur les côtes du Pas-de-Calais, le long des autoroutes et des aires de stationnement, guettant l'opportunité de grimper dans un camion et franchir les frontières. Sur des terrains boisés, ces réfugiés ont construit des cabanes avec des bâches et des planches. Ils y dorment à même le sol, dans le froid et sous la pluie, autour de feux de bois.
Seules quelques associations caritatives de bénévoles leur viennent en aide, fournissant nourriture et couvertures. De son côté, le personnel de l'hôpital public de Calais assure chaque mois des centaines de consultations et de soins. Depuis six ans, cette situation intolérable est pour ainsi dire voulue par l'État et les collectivités locales, la Région, le Conseil général et la mairie. L'Aide sociale à l'enfance, service dépendant du Conseil général, n'assure aucune prestation aux nombreux réfugiés mineurs. La préfecture refuse même aux associations la possibilité d'installer des douches ou des cantines en dur. Elle vient ainsi d'interdire les abris d'urgence réalisés par des mairies, comme celles de Steenvoorde, Grande-Synthe ou Loon-Plage, dénonçant les maires comme des " hors-la-loi qui aident au séjour irrégulier " !
La préfecture n'intervient que pour tenter de chasser les migrants en leur envoyant, de préférence la nuit, des compagnies de CRS pour les matraquer, les chasser, détruire leurs cabanes, brûler leurs couvertures, duvets et vêtements. Répression inutile, car ces réfugiés qui ont fait des milliers de kilomètres, pendant des mois, pour fuir la mort, ne renonceront devant aucune répression ou aucune menace d'emprisonnement.