Chaque jour on annonce de nouveaux licenciements projetés par les plus grandes multinationales : Thyssenkrupp le géant sidérurgiste, IBM qui envisagerait des dizaines de milliers de licenciements dans le monde, ArcelorMittal pour son siège à Bruxelles, Oracle le numéro 1 mondial des bases de données, et encore FM Logistic en Moselle, de nouvelles vagues à Roubaix dans de nombreuses entreprises, chez DMC, etc. L'annonce en ce début janvier du licenciement de 600 salariés de l'usine Caterpillar de Grenoble est, elle, révélatrice de la brutalité des plus grandes entreprises.

C'est pendant la période de leur chômage partiel que les 2 700 salariés de Caterpillar à Grenoble ont reçu chez eux une lettre leur annonçant que 600 d'entre eux allaient être mis à la rue dans les mois suivants.

Ce sont là des méthodes de voyous, en violation de ce que la loi prévoit et qui, en espérant démoraliser les travailleurs, tentent de prévenir toute réaction. Caterpillar est un géant industriel, le numéro 1 mondial de la construction d'engins de chantier. Le groupe prétend avoir des incertitudes pour l'avenir, mais il a froidement annoncé aux syndicats que, sur les 600 suppressions d'emplois, 300 seraient liés à une baisse d'activité et que les 300 autres permettraient " d'améliorer les résultats ".

En terme de résultats justement, Caterpillar se porte encore très bien : un chiffre d'affaires de 50 milliards de dollars pour 2008, en hausse de 11 % par rapport à 2007. Caterpillar sera en plus, comme l'indique la presse économique, " en première ligne pour récupérer une bonne part des centaines de milliards de dollars du plan de modernisation des infrastructures prévu par Obama ". Mais voilà, cette manne ne viendra que dans quelques mois. Alors, en attendant, ce sont les ouvriers qui vont payer, par les licenciements, pour le maintien des superprofits du groupe. Les syndicats signalaient que la filiale française avait versé 300 millions d'euros en 2008 à sa maison mère, soit l'équivalent de trois ans et demi de masse salariale.

C'est dire que Caterpillar a largement de quoi payer ses salariés, même s'il y a une baisse d'activité. Chez Caterpillar, comme dans bien d'autres entreprises, les patrons n'arrêteront que lorsqu'ils craindront la colère ouvrière, seule capable de mettre à la raison ce patronat guidé par la seule recherche du profit.