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Leur société
CAC 40 : Des profits, en veux-tu, en voilà
C'est certes une baisse de 5,4 % en comparaison de l'année précédente. Mais dans les dernières années les profits annoncés étaient qualifiés d'historiques. Si en 2004 ils s'élevaient à 66 milliards d'euros, ils étaient montés en 2007 à près de 100 milliards. De 2004 à 2007, et en additionnant les résultats annoncés pour 2008, ce sont près de 440 milliards d'euros qui ont été engrangés par les Total, ArcelorMittal, L'Oréal, sans oublier les banques, BNP Paribas, Crédit Agricole, etc.
Ces profits gigantesques ont servi d'abord à garantir aux actionnaires des dividendes qui ont connu la même progression que celle des profits. Ainsi, sur les deux années 2006-2007, près de 80 milliards d'euros ont été distribués aux actionnaires. Des milliards ont été utilisés pour le rachat d'entreprises et dans des opérations d'acquisition ou des opérations financières, qui n'ont jamais englouti autant d'argent que dans les années précédant l'aggravation de la crise économique. Des centaines de millions d'euros sont partis dans le rachat, par les groupes eux-mêmes, de paquets de leurs propres actions, afin de garantir leur attractivité en Bourse. Et au final, cette accumulation de profits n'a en rien préservé de la crise économique dans laquelle la société s'enfonce, en particulier depuis la fin de l'été.
Les travailleurs et la société dans son ensemble n'ont pas bénéficié de la " bonne santé " des entreprises du CAC 40. Au contraire même, c'est le blocage des salaires, les suppressions d'emplois et le développement de la précarité, l'intensification de l'exploitation du monde du travail qui ont permis l'explosion des profits dans les dernières années.
Avec la crise économique, le patronat accentue cette guerre de classe qu'il mène aux travailleurs pour préserver des profits maximum. " L'impact de la crise sur les profits des entreprises du CAC 40 ne devrait pas être trop fort ", écrivait Les Échos. Il n'y a aucune raison que ce soit aux travailleurs et à la population de subir l'impact de la crise dont les capitalistes sont responsables. Bien au contraire : les profits et les dividendes accumulés depuis des années, auxquels s'ajouteront les 94 milliards de cette année, devraient servir avant tout à garantir l'emploi et les salaires. Les patrons et la bourgeoisie ont les moyens, et largement, de payer pour la crise de leur système économique.