SNCF Paris Saint-Lazare : Les agents de conduite tiennent bon07/01/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2110.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF Paris Saint-Lazare : Les agents de conduite tiennent bon

Mardi 6 janvier, la grève des conducteurs de trains de la région de Paris Saint-Lazare (soit au total un peu plus de 700 travailleurs), démarrée le 14 décembre, se poursuivait. À l'appel des représentants des quatre syndicats locaux SUD, CGT, FO et FGAAC (syndicat catégoriel des conducteurs), les grévistes font chaque jour une grève d'une heure ou de huit heures. Des représentants de la fédération CGT, eux, se sont désolidarisés des grévistes.

Le ras-le-bol est profond, car les cheminots sont en nombre insuffisant. En deux ans, soixante postes d'agents de conduite ont été supprimés et, sur le seul dépôt de Paris Saint-Lazare, il manque au moins quinze conducteurs, selon les chiffres de la direction elle-même. Dans ces conditions, lorsque les chefs ont présenté un programme de journées de travail encore plus chargées et allongées, cela a craqué. Davantage de trains, sans davantage de cheminots, pas question ! Sans compter que les rames, les voies, les caténaires, tout se dégrade, engendrant l'aggravation des conditions de travail.

Les grévistes réclament des journées de service correctes, l'embauche et la mise en route de formations pour des jeunes conducteurs (il faut plus d'un an pour former un agent de conduite). À ces revendications formulées dès le début du mouvement, la direction du dépôt a répliqué qu'elle partait en congé jusqu'au 5 janvier et qu'on verrait à ce moment-là. Ce mépris déclaré à l'égard des cheminots allait de pair avec des déclarations publiques sur le fait que les grévistes ne tenaient pas compte des voyageurs dans la période des fêtes ! Lors d'une conférence de presse, le directeur régional a même osé affirmer que " si les conducteurs n'aiment pas leur métier, ils n'ont qu'à faire autre chose ! "

La mise en place du cadencement sur la région est un facteur de retards importants sur le réseau très chargé de Paris Saint-Lazare, de même que les rails qui cassent, les voitures dont l'alimentation électrique fait défaut, etc. Mais aujourd'hui, la SNCF profite du mouvement des agents de conduite pour les accuser de tout. Or si la grève a des conséquences sur la régularité des trains et si les voyageurs en subissent les effets, la direction reste la seule responsable. C'est elle qui refuse de satisfaire les revendications des travailleurs, qui n'ont que la grève pour se faire entendre.

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