La mise en place du pôle emploi : De nouvelles difficultés en perspective pour les chômeurs07/01/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2110.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La mise en place du pôle emploi : De nouvelles difficultés en perspective pour les chômeurs

Jeudi 8 janvier, les salariés des Assedic et de l'ANPE étaient en grève à l'appel de leurs syndicats, FO, CGT, SNU(Syndicat national unitaire), SNAP, Sud, CFDT, CFE-CGC, CFTC, contre la fusion des deux services en un guichet unique pour les chômeurs, le " pôle emploi ".

Trois jours auparavant, lundi 5 janvier, jour de l'ouverture officielle du pôle emploi, une grève avait déjà eu lieu pour la même raison : la crainte de voir cette fusion entraîner une aggravation des conditions de travail des employés et une dégradation des conditions d'indemnisation des chômeurs.

Le gouvernement prétend bien entendu le contraire. Laurent Wauquiez, le secrétaire d'État à l'Emploi, venu au secours du directeur général du pôle emploi, Christian Charpy, a vanté à la radio le bien-fondé de la réforme en déclarant qu'il serait " inacceptable que les chômeurs subissent la double peine, à la fois la perte de leur job, et en même temps un retard d'indemnisation ". Un beau cocktail de mensonge et de cynisme !

La situation est en effet déjà grave : 100 000 dossiers d'indemnisation étaient en souffrance début décembre faute d'effectifs suffisants. Le gouvernement n'avait alors prévu que l'embauche de 200 CDD pour y faire face !

Avec l'explosion du chômage, les choses ne peuvent qu'empirer car cette fusion n'entraînera a priori pas d'embauche. Comment les dossiers pourraient-ils par conséquent être traités plus rapidement ? Les salariés des ANPE et des Assedic craignent même qu'à l'avenir le gouvernement en profite pour supprimer des emplois.

Le risque est de voir disparaître l'entretien avec un conseiller, les chômeurs n'ayant plus comme seule ressource pour obtenir un renseignement que de téléphoner. Des grévistes des agences de Bordeaux dénonçaient le 5 janvier les conséquences néfastes du recours à la nouvelle version de la plate-forme téléphonique, le 3949, qui pourrait remplacer l'accueil physique. N'importe quel travailleur qui a eu recours à ce système pour d'autres services sait combien cela peut aboutir à l'impossibilité d'obtenir la moindre explication.

Le nombre de travailleurs, qui se retrouvent au chômage et doivent attendre des mois avant de toucher un seul centime, risque donc fort de grossir. Les travailleurs des ANPE et Assedic ont donc bien raison de se battre contre cette " réforme " qui constitue à l'évidence une nouvelle attaque contre eux-mêmes et contre les chômeurs.

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