Éducation nationale : La lutte doit continuer !07/01/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2110.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation nationale : La lutte doit continuer !

Les congés de fin d'année ont peut-être permis au ministre de l'Éducation nationale, à défaut de revoir entièrement sa copie, de se reposer des manifestations de lycéens qui ont résonné à ses oreilles jusqu'au dernier jour de cours. Mais dès la rentrée l'opposition de ces derniers à la prétendue " réforme " Darcos s'est à nouveau manifestée par des assemblées et des blocages de lycées.

Le recul du ministre, qui sur consigne de l'Elysée a déclaré vouloir prendre le temps de la réflexion, constitue déjà un encouragement pour tous ceux, lycéens, enseignants, parents, qui ne veulent pas voir se dégrader les conditions d'étude et de travail dans l'Éducation nationale. Mais tous savent que ce recul est purement tactique et que, si la " réforme " des classes de seconde est reportée, peut-être aux calendes grecques, le fond des intentions gouvernementales est inchangé. La vraie et seule motivation de Sarkozy et de son fidèle Darcos reste un plan d'économies tous azimuts axé sur le nombre inouï des suppressions de postes envisagées et déjà en partie réalisées dans l'Éducation.

Plus de 11 000 postes ont déjà disparu en 2008-2009. 13 500 autres doivent passer à la trappe à la prochaine rentrée et, avec eux, de nombreux dispositifs " coûteux " en personnel dans les écoles, collèges et lycées. Tous les moyens sont bons pour économiser des emplois, d'où les mesures que le gouvernement tente de glisser dans son paquet de " réformes ". Pour ne prendre que quelques exemples, sont programmées la suppression des Rased (instituteurs chargés d'intervenir auprès des enfants le plus en difficulté dans les écoles primaires), la disparition des BEP, brevets d'études professionnelles permettant, en deux ans après le collège, de décrocher un diplôme à valeur nationale. De même, des bacs professionnels en trois ans sont mis en place, remplaçant deux ans de BEP suivis de deux ans de " bac pro " : une année économisée, et les postes qui vont avec. C'est dans la même logique purement comptable que s'inscrivent les suppressions d'heures de cours, de demi-groupes et de nombreuses options dans les collèges et les lycées, ainsi que la croissance du nombre d'élèves par classe ou les projets de restriction des inscriptions des très jeunes enfants en maternelle.

Au-delà des projets fumeux de Darcos, ce sont ces suppressions de postes que refusent clairement les lycéens. Dans une dizaine de lycées de l'est parisien une coordination a appelé, dès mardi 6 janvier, à une manifestation vers le ministère ; un autre rendez-vous étant fixé le jeudi 8 janvier, à Paris et dans un certain nombre de grandes villes.

Darcos, à présent, n'a plus que le mot " concertation " au bout de la plume, et promet des séries de rencontres - à commencer tout de même par les recteurs d'académie payés pour faire appliquer ses projets - pour " entendre " des représentants des lycéens, du personnel et des familles. Sarkozy, dans ses voeux du nouvel an, l'approuvait en maintenant son intention d'aller jusqu'au bout de la " réforme des lycées ", affirmant avec culot qu'elle serait " nécessaire pour éviter l'échec de tant de nos enfants dans l'enseignement supérieur et l'injustice qui fait que tant de fils et de filles de familles modestes n'ont pas les mêmes chances que les autres ".

Eh bien, Darcos et Sarkozy auront à compter avec l'opposition profonde des lycéens qui se mobilisent, de même qu'avec celle des enseignants et des parents d'élèves, qui appellent à une journée de manifestations le 17 janvier et se joignent à la journée d'action du 29.

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