Sans-abri : Le gouvernement fait semblant d'agir30/12/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2109.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sans-abri : Le gouvernement fait semblant d'agir

Avec le retour du froid, ces derniers jours, le gouvernement s'est senti obligé de « communiquer » à nouveau sur le sujet, comme il l'avait fait fin novembre, au moment de la première vague de froid de l'hiver.

Ainsi, la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, accompagnée comme il se doit de caméras et de photographes, est allée visiter le centre d'hébergement et d'assistance aux personnes sans abri de Nanterre, en région parisienne. Elle a reparlé d'obliger les sans-abri à rejoindre les centres d'hébergement lors des périodes de grand froid. La ministre du Logement, Christine Boutin, a ajouté, sondage à l'appui, que la population « n'accepte pas de voir les gens mourir dans la rue », et a promis qu'elle chercherait « un équilibre entre liberté individuelle et non assistance à personne en danger ». Bref, beaucoup de discours pseudo-humanitaires pour masquer l'incurie gouvernementale.

Chaque hiver, depuis des années, la situation critique des sans-abri démontre l'incapacité, l'absence de volonté politique de résoudre la crise du logement. D'ailleurs, celle-ci ne frappe pas seulement l'hiver. Ainsi, même s'il n'y a pas de recensement officiel, le collectif les Morts de la rue estime à 360 le nombre de personnes décédées dans la rue en 2008.

Avec la crise économique, les licenciements et la précarité qui augmentent, la situation ne peut qu'empirer. « On pare au plus pressé » a déclaré vendredi 26 décembre, Xavier Emmanuelli, président du Samu social de Paris. « On essaie d'anticiper » mais, a-t-il ajouté, il y a « plus de travailleurs pauvres » et la fréquentation de centres d'hébergement ouverts de jour a augmenté de 20 % par rapport à l'an dernier.

Christine Boutin a annoncé que 160 millions d'euros seraient débloqués pour « poursuivre l'humanisation » des centres d'hébergement, qui se fait avec une lenteur indifférente aux besoins.

Quant à répondre à l'urgence en réquisitionnant les logements vides, le gouvernement ne veut pas en entendre parler car, sur ce plan comme pour le reste, il est à genoux devant la sacro-sainte propriété privée.

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