« Plan de relance » et recherche scientifique : Priorité à la recherche... des profits30/12/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2109.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

« Plan de relance » et recherche scientifique : Priorité à la recherche... des profits

Parmi les « grandes » mesures du plan de relance, Sarkozy a annoncé une enveloppe de 700 millions d'euros pour la recherche et l'enseignement supérieur.

L'essentiel de ces fonds est consacré à des travaux de remise en état des locaux universitaires : ceux-ci en ont effectivement besoin. Mais les estimations les plus basses des besoins arrivaient à 5 milliards, on en est donc bien loin. D'autant plus qu'un gros doute vient gâcher même ce tout petit plaisir : une enveloppe similaire faisait déjà partie du plan Campus présenté par la ministre de la Recherche, il y a plus de six mois... Ne serait-ce pas le même plat de lentilles que le gouvernement nous ressert ?

Pour le reste, si l'on met de côté 180 millions destinés à la recherche militaire, il ne reste que 46 millions d'euros consacrés aux très grands équipements. C'est une misère pour des investissements qui dépassent largement le milliard, tels le synchrotron Soleil ou le réacteur ITER !

Et pourtant, Valérie Pécresse, la ministre de tutelle du secteur, a annoncé, elle, non plus 700 millions, mais 4,5 milliards. Elle est arrivée à ce chiffre mirifique en ajoutant tout simplement à la somme 3,8 milliards d'euros, donnés aux entreprises - pour l'essentiel, les grosses - dès le début 2009, dans le cadre de la restitution intégrale du « crédit impôt-recherche ».

Jusqu'à l'an dernier, une disposition fiscale spéciale permettait aux entreprises de récupérer jusqu'à 30 % de leurs investissements nouveaux dans la recherche. Sarkozy, grand prince, a décidé de porter le plafond de ce cadeau à... 100 %. D'où la « restitution intégrale », car la mesure a été prise avec effet immédiat. Comme les vérifications comptables prennent en général deux ans, le crédit impôt-recherche a soudain été multiplié par plus de trois sur les deux années écoulées, avec donc une application rétroactive.

Aujourd'hui, il suffit à Sarkozy-Pécresse de décider de supprimer les vérifications en cours pour ajouter immédiatement aux comptabilités patronales deux ans de cadeaux fiscaux. Détail intéressant, les entreprises n'ont accru leurs investissements dans la recherche que de 500 millions entre 2002 et 2006, on a un peu de mal à imaginer qu'elles l'aient fait de 3,8 milliards les deux années suivantes. Mais puisque les vérifications n'ont, selon le président, pas besoin d'être faites...

Saint-Nicolas (Sarkozy), c'est vraiment le Père Noël du patronat !

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