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- Lutte ouvrière n°2109
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Dans les entreprises
Federal Mogul - Poitiers - chômage partiel : Pour le maintien à 100 % des salaires !
Vendredi 19 décembre, un rassemblement s'est tenu à l'appel de la CGT devant les grilles fermées de l'usine Federal Mogul - située non loin de Poitiers - pour exiger des patrons qu'ils maintiennent l'intégralité des salaires lors des périodes de chômage partiel. Celles-ci sont imposées aux 290 salariés, dont 180 travaillent à la production, et les ouvriers ne perçoivent que 50 % de leur salaire brut.
Depuis les deux derniers mois, il y a eu 35 jours chômés et les perspectives pour l'année suivante sont bien peu réjouissantes, puisqu'il est vraisemblable que la direction envisage deux semaines de fermeture chaque mois d'ici fin mars 2009. Que se passera-t-il après ? Là encore l'incertitude du lendemain pèse sur les épaules des travailleurs, car en septembre dernier, les journaux patronaux Les Échos et L'Usine Nouvelle annonçaient la volonté des actionnaires de supprimer 8 % des effectifs, soit 4 000 emplois au niveau mondial.
L'usine située dans la Vienne, qui fabrique des pistons pour des groupes automobiles tels Renault, Peugeot ou Fiat, fait partie de la multinationale du même nom. Celle-ci contrôlée à 75 % par le milliardaire américain Carl Icahn, dont la fortune personnelle est évaluée à 8 milliards de dollars (soit 5,8 milliards d'euros). À la tête de fonds d'investissement, ce spéculateur prend le contrôle d'entreprises avec la volonté d'augmenter les dividendes perçus par les actionnaires et en faisant payer les conséquences de sa rapacité aux travailleurs, par des licenciements ou carrément en se débarrassant des filiales qu'il juge les moins rentables.
Les ouvriers se sont rassemblés à près de 150, rejoints par des délégations d'autres entreprises du secteur. Lors des prises de parole, après avoir exigé que les patrons payent à 100 % les salaires lors des périodes de chômage partiel, beaucoup sont intervenus au sujet de la journée d'action interprofessionnelle prévue le 29 janvier 2009 par les syndicats au niveau national, soulignant qu'elle doit être un succès, et qu'il ne faut pas attendre fin janvier pour la préparer.
La situation est dramatique pour de nombreuses familles ouvrières et risque de le devenir encore plus. Il faut imposer aux patrons le maintien des salaires et la répartition du travail entre tous, intérimaires compris !