Jeudi 11 décembre, nous étions à nouveau près de deux cents à nous rassembler en débrayant chez Thomson à Rennes.

Une assemblée a fait le point sur le mouvement, tout comme la semaine d'avant où nous nous étions réunis devant l'entreprise. Le moral est bon et personne n'a l'intention d'en rester là. D'autant plus que, les semaines précédentes, nous avions défilé dans les locaux et réussi à entraîner plusieurs dizaines de collègues.

En fait, nous débrayons toutes les semaines depuis plusieurs mois. Nous sommes confrontés à la suppression de deux services, concernant une soixantaine de travailleurs. Si après plusieurs mois de procédure, la direction a fini par reclasser une partie d'entre nous dans d'autres services, ce n'est pas le cas de tout le monde et nous craignons que des licenciements aient lieu. D'où l'exigence que la direction retrouve un poste à chacun d'entre nous.

Celle-ci fait traîner les choses en longueur, comptant peut-être sur un essoufflement de notre part. Mais aujourd'hui personne ne se sent à l'abri de voir son poste disparaître dans une restructuration. La zone où se trouve l'entreprise en compte beaucoup d'autres du même secteur d'activité où la situation de l'emploi se dégrade. Des licenciements sont annoncés, comme par exemple au centre d'études de Motorola, qui emploie 150 personnes. La direction de ce groupe a récemment décidé la fermeture pure et simple.

Les défilés dans l'entreprise ces dernières semaines nous ont confortés en nous montrant qu'il est possible d'en entraîner d'autres, et aussi d'avoir la force de nous opposer aux mauvais coups des patrons, en cours et à venir. C'est pourquoi plusieurs dizaines d'entre nous ont jugé important de se joindre au rassemblement organisé le lendemain, vendredi 12 décembre, devant le centre Motorola, contre sa fermeture.

Rendez-vous a été pris début janvier après les congés de fin d'année. Nous sommes bien déterminés à ne pas nous laisser faire.