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- Lutte ouvrière n°2108
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Dans les entreprises
Thales - Brive (Corrèze) : Un licenciement qui ne passe pas
Vendredi 5 décembre, un jeune ingénieur de l'usine Thales de Brive recevait une lettre de licenciement pour résultats insuffisants. D'après la direction, il manquait de motivation ! Pourtant, pendant plusieurs années, l'entreprise l'a utilisé en l'envoyant remplir des missions de plusieurs mois loin de chez lui. Ses chefs ne se montraient pas, alors, très motivés pour effectuer eux-mêmes des missions aussi longues.
Mais, pour faire toujours plus de profits, Thales presse les travailleurs comme des citrons en les classant suivant des indices de performance et en les fichant. Une fois par an, chaque salarié reçoit une note de performance. Son salaire dépend de cette note. Ainsi, la distribution des mauvaises notes permet de limiter la masse salariale.
La pression psychologique est permanente et génère un climat irrespirable dans l'entreprise. Les objectifs individuels fixés par la hiérarchie sont toujours plus élevés, et les travailleurs toujours contraints de repousser leurs limites. Lorsqu'ils ne peuvent plus les atteindre, ils sont culpabilisés et taxés d'incompétence.
Déjà au début de l'année 2008, pendant la période des entretiens individuels d'activité, le médecin du travail lançait une alerte en CHSCT (Comité d'hygiène et sécurité-conditions de travail). En effet le médecin notait l'apparition d'un nombre important de pathologies liées au stress.
Avec ce licenciement, la direction poussait le bouchon trop loin. Le lundi matin suivant, les représentants du personnel en informaient les travailleurs aux portes de l'usine, à l'heure de l'embauche. Une grève de la quasi-totalité du personnel démarrait spontanément.
Malgré le froid glacial, les travailleurs restaient devant le seuil de la porte en attendant un recul de la direction. Toutes les catégories, de l'ouvrier au cadre, exprimaient en bloc leur colère contre ce licenciement injuste. Les anciens affirmaient n'avoir jamais connu de grève aussi massive.
Pour calmer le jeu, la direction a alors très vite proposé des compensations financières à notre collègue et la prise en charge d'une aide au retour à l'emploi (mais dans une autre entreprise). Elle a également, dès le lendemain, ouvert plusieurs postes qui pourraient permettre des embauches d'intérimaires. Nous protestons depuis longtemps contre le développement des contrats précaires, et il semble que la démonstration de force ait poussé la direction à réagir.