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Leur société
Le prix du gaz ne baissera pas, les usagers payent pour les actionnaires
Le prix du gaz étant toujours, malgré la privatisation de Gaz de France (devenu GDF-Suez), du ressort du gouvernement, c'est le porte-parole de celui-ci, Luc Chatel, qui a annoncé les prévisions des tarifs pour les mois à venir.
Il a donc déclaré que " le gouvernement prend l'engagement de ne pas augmenter le prix du gaz pendant toute la période de l'hiver (...) En avril, si les prix du pétrole sont maintenus à des niveaux aussi bas que maintenant, le gouvernement pourrait envisager de baisser le prix du gaz ".
On croit rêver ! Pendant ces dernières années, où le gaz n'a cessé d'augmenter, les dirigeants pétroliers et gaziers nous expliquaient que ces hausses étaient inévitables car les tarifs du gaz étaient indexés sur les cours du pétrole, lesquels ne cessaient de grimper. Rien qu'en 2008, il y a eu trois augmentations pour le gaz qui ont atteint, cumulées, 15,2 %.
Maintenant que les cours du pétrole s'effondrent, qu'ils ont diminué à peu près des deux tiers, tout le monde s'attendrait raisonnablement à une baisse du prix du gaz.
Eh bien non, il n'y aura pas de baisse ! Et le porte-parole du gouvernement vient expliquer benoîtement qu'on peut encore s'estimer heureux car on nous épargne une hausse !
Les responsables de GDF-Suez et les politiciens qui les soutiennent ont beau tenter toutes les explications plus ou moins fumeuses sur les tarifs qui seraient fixés longtemps à l'avance et dont on ne pourrait répercuter les variations sur le champ, cela ne peut convaincre les millions d'usagers.
Aux yeux de tous, les dirigeants gaziers volent les petits consommateurs afin de remplir les coffres des actionnaires de GDF-Suez (et accessoirement de Total, producteur minoritaire).
Bien qu'étant aujourd'hui privatisé, le gaz est toujours considéré comme un service public. La moindre des choses serait que les prix d'achat du gaz à l'échelle internationale soient connus de tous. On pourrait alors constater à quel point les trusts gaziers volent la population et d'où proviennent les plantureux bénéfices de Gaz de France et aujourd'hui de GDF-Suez.
La déclaration de Luc Chatel fait planer une autre menace pour les mois à venir. Comme il est possible que les cours du pétrole remontent d'ici un trimestre, on viendra peut-être nous dire alors que finalement le prix du gaz ne pourra pas baisser, voire qu'il grimpera encore.
Les trusts gaziers auraient alors réussi à traverser la période de baisse des prix pétroliers actuels sans renoncer à leurs profits.
Privatisation de Gaz de France aidant, il est de fait que la politique gazière du pays est de plus en plus la politique des actionnaires. Et il faut rappeler que c'est le gouvernement et tout particulièrement Sarkozy qui, après avoir promis que GDF ne serait pas privatisé, en a finalement fait cadeau au groupe privé Suez. Ce sont aujourd'hui des millions de petits consommateurs qui font les frais de ces combines financières.