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Dans le monde
Gaza et Cisjordanie : La violence permanente faite aux Palestiniens
La trêve, toute relative d'ailleurs, qui à Gaza se maintenait depuis six mois entre le Hamas et l'État israélien, a pris fin le 19 décembre.
Si durant cette période les affrontements ont été moindres, il n'en ont pas moins été meurtriers, comme ce raid israélien du 4 novembre dernier qui a tué six militants du Hamas. Un diplomate occidental en poste à Jérusalem avait estimé en la circonstance : " Comme les fois précédentes, c'est Israël qui est à l'origine de la rupture de la trêve. " Et comme tous les représentants des pays occidentaux, il a finalement conclu en s'en prenant au Hamas, affirmant que " les militants du Hamas n'ont pas assez d'intelligence politique pour ne pas répliquer, ce qui fait qu'on ne retient que les tirs de roquettes Quassam contre la population israélienne ".
Ce serait donc aux victimes d'accepter, tandis que les gouvernants israéliens se moquent éperdument des droits des Palestiniens. Pour eux, une trêve n'est jamais synonyme de pause dans la politique de colonisation, d'expropriations et de violences mise en oeuvre depuis plus de soixante ans.
Durant le seul mois de décembre, la ville de Naplouse et une grande partie de la Cisjordanie ont été bouclées. Il y a eu des pogroms contre les Palestiniens à Hébron, où treize d'entre eux ont été blessés par des colons. L'armée est intervenue pour instaurer bouclages et couvre-feu à l'encontre... des Palestiniens.
Le 15 décembre, le rapporteur spécial de l'ONU pour les territoires palestiniens a été refoulé. Par ce geste, les autorités israéliennes ont sûrement voulu montrer leur mécontentement après la récente publication de statistiques selon lesquelles 65 % des routes conduisant aux dix-huit agglomérations palestiniennes les plus peuplées de Cisjordanie sont bloquées ou contrôlées par des barrages militaires. L'ONU a aussi fait état de plus de 600 barrages routiers restreignant la liberté de circulation, avec les drames que cela occasionne dans le domaine de la santé ou de l'alimentation.
Et puis il y a Gaza, ce territoire peuplé d'un million et demi de personnes, complètement coupé du monde où sévit la malnutrition, voire maintenant la famine. Aucun navire ne peut y accoster sans autorisation israélienne. Aucun camion ne peut y pénétrer. N'est-ce pas là une violence tout aussi terrible ou meurtrière ?
Aux dires d'une enquête publiée par des militants des droits de l'homme palestiniens, soixante-huit enfants ont été tués à Gaza par actes violents entre juin 2007 et juin 2008. Mais combien d'enfants, ou d'adultes, sont morts à cause d'un manque de nourriture ou après avoir bu une eau non dépolluée ?
Jeudi 18 décembre, un ex-Premier ministre israélien, Netanyahou, que les sondages donnent gagnant dans le cadre des prochaines élections législatives, a eu un entretien avec Sarkozy à Paris. Après avoir évacué d'un revers de main les problèmes principaux que sont le futur statut de Jérusalem et l'avenir des réfugiés palestiniens, Netanyahou a eu le culot de proposer ce qui serait selon lui une autre approche devant mener à la paix : elle consisterait à parvenir à un " développement rapide de l'économie et de la sécurité des Palestiniens (...) ; cela créerait un climat favorable à un succès des négociations politiques et d'une solution définitive ", a-t-il osé ajouter.
De la part de ceux qui sont responsables de la destruction de l'économie des Palestiniens et qui se moquent éperdument de leur sécurité, c'est ajouter l'hypocrisie à l'odieux, avec de toute évidence la complicité des gouvernants occidentaux.