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Leur société
"Affaire" de Tarnac : Le gouvernement achève de se ridiculiser
Le refus de mise en liberté de Julien Coupat et de sa compagne, alors que le juge de la liberté et de la détention avait ordonné leur libération après demande de leurs avocats, n'est que le dernier en date des actes arbitraires multipliés par le gouvernement comme pour mieux se ridiculiser dans l'affaire des prétendus " terroristes " de Tarnac.
On se souvient du 11 novembre dernier quand 150 policiers cagoulés prenaient d'assaut ce petit village. Dix jeunes gens étaient placés en gardés à vue, soupçonnés d'être à l'origine de sabotage survenu sur des lignes TGV.
Immédiatement, la ministre de l'Intérieur se félicitait du " travail de renseignements effectué à ma demande depuis plusieurs mois par la Direction centrale du renseignement intérieur ". Dès le lendemain, des journaux titraient sur " l'arrestation éclair du commando anti-TGV ". Les perquisitions n'étaient pas terminées mais, déjà, les jeunes gens étaient désignés comme les coupables. Et le 14 novembre, neuf d'entre eux étaient mis en examen pour " association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste " et " dégradations en réunion " et cinq placés en détention provisoire. Quant à Julien Coupat et sa compagne, ils écopaient d'une mise en examen pour " direction d'une association de malfaiteurs terroristes ".
C'est que, depuis des mois, ces jeunes gens étaient étroitement surveillés. Pensez donc, certains auraient été vus dans des manifestations, y compris à l'étranger ! Alors, la police avait placé des balises sous leurs voitures. Sauf que, pas de chance nous dit-on, les balises se seraient tues, juste au moment où les actes de sabotage ont été commis... Et puis, on nous dit aussi qu'on aurait retrouvé à leur domicile des ouvrages contestataires, des tracts et même, comble de la subversion, des pinces et des coupe-boulons et du matériel d'alpinisme...
Au fur et à mesure que les jours passent, les " preuves " se dégonflent ! Sans compter que, même s'ils avaient posé des crochets sur les caténaires - ce qui est bien loin d'être prouvé -, on pourrait les accuser d'actes imbéciles pouvant provoquer l'arrêt de la circulation des trains, mais pas de " terrorisme " ! C'est plus qu'un abus de langage pour qualifier des hommes et des femmes au prétexte que leurs idées, leurs lectures et leur mode de vie n'ont pas l'heur de plaire aux tenants du pouvoir.