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- Lutte ouvrière n°2105
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Leur société
Il faut fermer les locaux de rétention administrative
Le nouveau contrôleur général des prisons, nommé par Sarkozy, vient de publier son premier rapport sur les conditions de rétention des étrangers en situation irrégulière. Après avoir visité un local de rétention administrative, à Choisy-le-Roi, en région parisienne, où sont détenus des étrangers en instance d'expulsion, il « dénonce » des locaux inadaptés, à savoir des bureaux d'un commissariat, où sont entassés des hommes et des femmes en instance d'expulsion.
Il se déclare choqué de voir des femmes parquées dans des bureaux vitrés, au vu de tous, sans la moindre intimité, contrarié que les visiteurs des personnes retenues doivent rester debout, dans un couloir sans même un siège pour s'asseoir, et au maximum vingt minutes. Il recommande donc de trouver des locaux plus adaptés pour enfermer les étrangers. Et en effet, ces locaux de rétention administrative (LRA) viennent s'ajouter aux centres de rétention administrative (CRA). Or, dans les centres de rétention traditionnels, les conditions sont inhumaines mais il y a un semblant de règlement administratif. Une association comme la Cimade peut y pénétrer, voir et dénoncer ce qui s'y passe, même si le gouvernement a tenté de l'empêcher à plusieurs reprises.
Mais dans les LRA, ces locaux de rétention administrative, c'est en fait le règne de l'arbitraire le plus total. N'importe quelle Préfecture peut en créer où elle veut, quand elle veut : dans une cellule de garde à vue, une chambre, un bureau, un espace d'aérogare !
Qu'il n'y ait pas d'espace de promenade à l'air libre, de réfectoire, de salle d'attente, de cabines téléphoniques ou de WC comme dans les centres de rétention n'a pas d'importance. Les Préfectures sont ainsi dégagées de toute contrainte administrative pour les conditions dans lesquelles elles parquent les étrangers.
La situation faite aux étrangers en instance d'expulsion n'est pas nouvelle. Les associations d'aide aux étrangers comme le Gisti ou la Cimade dénoncent régulièrement l'aggravation de leurs conditions de détention.
Voilà un des aspects de la politique du chiffre menée par le gouvernement Sarkozy-Hortefeux qui souhaite atteindre les 25 000 expulsions par an.