Belgique : La grève a payé à l'UCB03/12/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/12/une2105.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Belgique : La grève a payé à l'UCB

Une bonne partie des 320 ouvriers de l'Union Chimique Belge (recherche et production de médicaments) ont fait grève trois semaines à partir du 5 novembre pour des indemnités de licenciement qui ne soient pas dérisoires. La production était quasiment bloquée. Après trois reculs de la direction, les indemnités ont atteint de 33 000 à 90 000 euros brut, selon l'ancienneté, soit plus de vingt mois de salaire pour les plus anciens, quatre fois plus que le minimum légal.

Beaucoup d'ouvriers estimaient à 200 000 euros brut (100 000 euros net) ce qui serait nécessaire pour faire face à une situation où beaucoup d'entreprises vont licencier. D'autant plus que l'entreprise avait largement les moyens de payer.

Mercredi 26 novembre, contrairement aux fois précédentes, les syndicats ont refusé de passer le micro à quiconque à l'assemblée générale des ouvriers précédant le vote sur le projet d'accord. Les syndicats poussaient à l'approuver, disant qu'on ne pouvait obtenir plus, et finalement 76 % des bulletins ont été pour la reprise.

Du côté des employés, beaucoup ont été choqués par l'empressement des syndicats à plier devant la direction dès ses premiers chantages. Cela faisait plusieurs semaines que les délégués employés répétaient qu'ils organiseraient des actions quand cela serait nécessaire... sans jamais rien faire. Une minorité d'employés sentaient que ce qu'ils avaient obtenu était en partie dû à la pression de la grève des ouvriers et que s'ils l'avaient rejointe, la direction aurait fait plus de concessions. Mais ils n'étaient pas prêts à démarrer une grève sans l'aval syndical, comme les ouvriers eux-mêmes avaient dû le faire.

Le 26 novembre, au lieu d'organiser une seule assemblée générale des employés, comme cela avait déjà été fait, les syndicats en ont programmé trois à des heures bien différentes. Ils se sont évertués à défendre le plan que proposait la direction : entre 8 mois et 55 mois de salaire selon l'ancienneté. Certains délégués sont allés jusqu'à menacer, disant que les travailleurs risquaient de tout perdre s'ils n'acceptaient pas ! Quelques interventions d'employés ont dénoncé l'insuffisance des indemnités, mais le vote à bulletins secrets a donné 68 % des voix pour accepter le plan.

Le travail a repris et les chefs convoquent maintenant les ouvriers et les employés un par un pour leur annoncer s'ils sont licenciés ou pas. Malgré l'ambiance pesante que cela crée, beaucoup d'ouvriers sont fiers de leur lutte et de son résultat.

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