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ArcelorMittal : Superbénéfices... et licenciements
Lundi 1er décembre, le directeur général d'ArcelorMittal France, Daniel Soury-Lavergne, a annoncé 1 400 départs soi-disant volontaires dans les secteurs autres que celui de la production en France, et ce, dès le début de l'année 2009. « Il n'y aura pas de licenciement sec », a-t-il assuré. Les travailleurs n'en croient rien, et pour cause. Ils savent quelles pressions peuvent s'exercer sur eux lorsque un patron a décidé de trouver des « volontaires » à licencier.
Pour justifier ces 1400 licenciements qui font partie des 9 000 envisagés par le groupe dans le monde, dont 6 000 en Europe, le même Soury-Lavergne a avancé « la nécessité de réduire les structures du groupe pour tenir compte du fait que nous ne sommes plus dans la dynamique de croissance qui a précédé la crise ».
Mais il y a quelques mois encore, avant l'éclatement de la crise financière, les très gros bénéfices engrangés ne l'ont pas été par l'augmentation de la production d'acier, bien au contraire. Arcelor n'a cessé de supprimer des capacités de production toutes ces dernières années. C'est en licenciant, comme dans l'aciérie de Gandrange où 600 emplois ont été supprimés dernièrement, en augmentant les cadences, en baissant les salaires, que les patrons ont obtenu ces très bons résultats. La pénurie d'acier et les prix élevés ont fait exploser un peu plus les profits.
La demande mondiale d'acier aurait chuté ; la production, en particulier dans les usines spécialisées dans les aciers destinés à l'industrie automobile aurait été réduite de 30 %. Mais même si cela était vrai, ce n'est pas aux travailleurs d'en faire les frais.
En se débarrassant des travailleurs des secteurs administratifs, la direction d'ArcelorMittal s'est actuellement fixé comme objectif de réduire ses dépenses d'un milliard de dollars, soit 775 millions d'euros. Mais cette multinationale s'apprête à faire entre 5 et 7 milliards d'euros de bénéfices : 5,3 milliards de bénéfices pour les seuls six premiers mois de l'année 2008, dont une bonne part sera reversée aux actionnaires, après que 7,5 milliards de profits ont déjà été réalisés en 2007. La crise, dont les actionnaires d'Arcelor sont responsables comme tous les patrons, a donc vraiment bon dos.