Le Sénat a voté le relèvement de l'âge de départ en retraite pour les pilotes de 60 à 65 ans à partir du 1er janvier 2010. Il a simplement précisé par des amendements qu'ils pourraient cesser leur activité dès 60 ans, comme maintenant, et qu'entre 60 et 65 ans, ils pourraient s'arrêter à tout moment, aux mêmes conditions financières qu'actuellement. Les hôtesses et stewards pourront aussi prolonger leur carrière, au volontariat, mais pas en cabine.

Quant au relèvement de l'âge auquel un employeur peut obliger un salarié à prendre sa retraite, qui doit passer de 65 à 70 ans dans le privé, le Sénat l'a aussi examiné, sans bien sûr contredire le gouvernement, ni l'Assemblée nationale.

Qui peut imaginer que l'immense majorité des salariés ait réellement envie de continuer à travailler au-delà de soixante ans ? Les exemples pris par les défenseurs de cette mesure parlent d'eux-mêmes : chercheurs, universitaires, professions libérales, hommes d'affaires... bref une minorité de la population. Pour les autres, le travail n'est pas une passion et le continuer au-delà de 60 ans n'est pas un choix. Cela sert seulement à augmenter un peu une retraite qui ne permet pas de vivre.

Bien évidemment, les patrons n'auront pas plus qu'aujourd'hui l'envie de garder des travailleurs dont la paye a augmenté avec les années. Les " difficultés économiques ", les plans sociaux et autres pressions individuelles sont là pour pousser les travailleurs de plus de 55 ans vers la sortie. Et pour peu que le gouvernement continue, sur sa lancée, à augmenter les annuités nécessaires à l'obtention d'une pension complète, les " jeunes " retraités, obligés d'accepter un emploi à n'importe quel tarif pour survivre, seront une aubaine pour le patronat.

La " liberté " de choisir son âge de départ en retraite n'est qu'une gigantesque escroquerie.