Quand l'Agence nationale de rénovation urbaine, l'ANRU, annonce un programme de rénovation d'un quartier, son appel d'offres aux entreprises est souvent infructueux : les patrons du bâtiment jugent insuffisantes les marges bénéficiaires qu'ils pourraient en retirer et ils n'hésitent pas à faire des propositions " hors enveloppe ", c'est-à-dire à des coûts supérieurs au maximum prévu par l'ANRU... et l'ANRU s'incline.

Malgré la crise de l'immobilier, cette pratique n'est pas pour rien dans l'augmentation en France du chiffre d'affaires de la société Bouygues Construction, de 9 % sur les neuf premiers mois de l'année 2008.

Les exigences des sociétés du bâtiment contribuent donc aux difficultés financières de la rénovation urbaine... avec la complicité d'organismes comme l'ANRU, alors que c'est l'État qui devrait embaucher directement maçons, grutiers, architectes, ouvriers, etc., afin de construire les millions de logements nécessaires à prix coûtant.