États-Unis : Suppressions d'emplois et de programmes sociaux19/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2103.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Suppressions d'emplois et de programmes sociaux

Dans leur dernier éditorial, les militants trotskystes américains qui publient le bimensuel The Spark (L'Étincelle) reviennent sur l'attitude des pouvoirs publics au niveau de ce qu'on appellerait ici les collectivités territoriales qui prennent des mesures destinées non pas à sauver la population frappée par la crise mais les grandes entreprises à l'origine du désastre économique actuel.

Lors d'une récente conférence de presse, le maire de Chicago Richard Daley a tiré la sonnette d'alarme : " D'importants licenciements sont prévus pour novembre et décembre. Et l'année prochaine, il y aura encore plus de licenciements massifs. Tous les PDG sont venus me le dire. "

Face à ce désastre, le gouvernement devrait décider de créer des emplois. Il devrait investir dans les services publics. Il devrait étendre la protection sociale. Il devrait augmenter les allocations de chômage, les aides alimentaires, le logement et l'accès à la santé.

Des villes comme Chicago et des États comme l'Illinois [Chicago est situé dans l'État de l'Illinois - NDT] devraient faire tout ce qui leur est possible non seulement pour amortir les effets de la crise sur la population travailleuse et sur les pauvres, mais pour relancer l'économie.

Mais qu'est-ce que propose Daley ? Exactement, le contraire. Son administration est en train de licencier 929 travailleurs, et elle impose d'importantes augmentations des impôts, des amendes et des taxes. Parallèlement les transports de Chicago ont augmenté le prix de l'aller simple d'un demi-dollar.

Toutes ces mesures ne peuvent qu'empirer la crise !

L'administration Daley n'est pas la seule à procéder ainsi. Les politiciens locaux des États de tout le pays sont en train d'exiger de grands sacrifices à la population travailleuse. En Californie, par exemple, le gouverneur Arnold Schwarzenegger a dit qu'il voulait supprimer des milliards dans les budgets des écoles publiques, il veut aussi tailler dans le budget santé des enfants et des plus démunis, et rendre plus difficile pour les travailleurs licenciés l'accès aux allocations chômage. Il dit aussi qu'il veut supprimer des emplois et réduire la paie des employés de l'État, et accroître les taxes d'État sur la consommation de 1,5 %.

À New York, le gouverneur David Patterson propose de sabrer par milliards dans les fonds destinés à Medicaid [le système public d'assurance-maladie - NDT] et à l'école publique. Dans le Maryland, le gouverneur Robert Ehrlich annonce qu'il veut supprimer un millier d'emplois d'État. Dans le Michigan, le gouverneur Jennifer Granhoim dit qu'elle veut user de son autorité pour imposer des coupes budgétaires début décembre afin de supprimer un déficit annoncé de 600 millions de dollars. En même temps, elle parle d'accorder aux entreprises une aide exceptionnelle de 150 millions de dollars !

À l'instar des chefs d'entreprise les plus riches, les politiciens sont en train de placer tout le fardeau de la crise sur les travailleurs et les pauvres. Tandis que les politiciens font s'envoler les taxes à la consommation et les impôts indirects payés principalement par les travailleurs, nulle part ils ne propose de supprimer les énormes exonérations fiscales et les subventions des grandes entreprises. Pas plus qu'ils ne remettent en cause les coûteuses fournitures de services destinées à leurs amis les chefs d'entreprise, l'autre façon de stimuler les profits des entreprises avec l'argent des contribuables.

Pire encore, ils sont en train d'offrir des milliers de milliards de dollars, aux frais des contribuables, aux entreprises les plus riches du monde - exactement les entreprises qui, dans leur course folle à des profits encore plus larges, ont déclenché la crise économique par une spéculation malsaine, des paris et toutes les pratiques qui ont conduit à un lourd endettement.

Au milieu d'une des pires crises économiques et de pertes d'emplois, le gouvernement devrait créer des emplois, lancer des programmes sociaux pour les chômeurs et les pauvres, étendre l'éducation et la santé. Les impôts et les taxes devraient être supprimés pour les travailleurs et les pauvres et reposer sur ceux qui peuvent les payer, c'est-à-dire les riches et les grandes entreprises. De tels programmes permettraient de pousser l'investissement, offriraient des emplois et du travail pour les autres secteurs de la population travailleuse.

Les politiciens ne font pas cela - ce serait pourtant la seule chose nécessaire pour permettre la relance de l'économie. Rien ne pourrait montrer plus clairement le niveau de faillite atteint par le système économique et son gouvernement.

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