Un monde qui tourne à l'envers : La retraite à 70 ans... et les jeunes au chômage !12/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2102.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Un monde qui tourne à l'envers : La retraite à 70 ans... et les jeunes au chômage !

Non seulement les seniors n'auront pas de sous pour vivre leur retraite, mais ils n'auront pour ainsi dire pas de limite pour la prendre ! La majorité de droite du Parlement a voté un amendement repoussant de 65 à 70 ans l'âge auquel un employeur peut mettre d'office un salarié à la retraite. Et ils ont, en plus, le culot de présenter cette mesure comme une liberté supplémentaire offerte aux salariés !

Xavier Bertrand, ministre entre autres choses du Travail, prétend qu'il ne s'agit pas là de reculer l'âge de la retraite, mais seulement de permettre à ceux qui en ont envie de continuer leur activité professionnelle. Comme si c'était une question d'envie ! Comme si un travailleur à la chaîne dans une entreprise automobile, le conducteur d'un engin de manoeuvre sur les voies d'un triage ferroviaire, l'ouvrier du bâtiment sur les chantiers, la caissière d'une grande surface ou n'importe quel salarié ayant passé une bonne partie de son temps à se faire exploiter, n'avaient qu'une envie, celle de travailler sans relâche jusqu'à épuisement de leurs forces. Ils préféreront avoir le temps pour des activités de loisir qu'ils auront choisies.

En fait, et contrairement à ce que raconte le Medef, les salariés n'ont jamais le pouvoir de " choisir la durée de leur vie professionnelle ", et ce n'est certainement pas cet amendement qui va " encourager les entreprises à faire travailler les seniors ". Bien sûr que non ! Ce qu'ils veulent, les uns et les autres, les patrons comme les politiciens du gouvernement à leur botte, c'est payer de moins en moins de retraites. Mais cette possibilité de travailler jusqu'à 70 ans au volontariat est là pour essayer de convaincre les travailleurs que, s'ils n'ont pas de quoi vivre avec la retraite qui leur sera versée s'ils partent à 60, ou même 65 ans, ils n'auront qu'à s'en prendre à eux-mêmes, qu'ils auraient dû accepter n'importe quel emploi sous-payé jusqu'à 70 ans.

Les patrons ne garderont pas plus qu'aujourd'hui les travailleurs ayant de l'ancienneté, dont les salaires sont plus élevés que ceux des jeunes embauchés et dont les avantages acquis sont aussi supérieurs à ce qui est offert aux nouveaux embauchés.

La loi de l'argent, la loi du profit, qui régit ce système économique, engendre cette situation, dans laquelle on vante le recul de l'âge de la retraite d'un côté, pendant que de l'autre des millions de jeunes et même de moins jeunes sont au chômage.

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