Parti socialiste : Un cours à gauche ?12/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2102.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Parti socialiste : Un cours à gauche ?

Benoît Hamon, le député européen représentant la motion " de gauche " du PS lors de la préparation du congrès de Reims, estime, interviewé dans les colonnes de L'Humanité et faisant allusion aux 19 % de voix rassemblées, que, " à l'issue de ce congrès, le PS sort beaucoup plus à gauche qu'il ne l'était lorsqu'il y est entré ".

Cette analyse est discutable. Dans la gauche du PS le sénateur Jean-Luc Mélenchon, relevant que la motion Hamon avait " perdu la moitié de ses effectifs " par rapport aux deux derniers congrès du PS où la gauche " avoisinait les 40 % ", considère que ses responsables, Henri Emmanuelli et Benoît Hamon, sont " désormais hors de mesure de peser de quelque façon que ce soit sur les orientations du parti ". Le PS, a-t-il découvert, étant devenu " un parti de centre-gauche depuis jeudi soir " [6 novembre, au résultat du vote des adhérents], Jean-Luc Mélenchon a annoncé qu'il le quittait, avant le congrès, projetant de créer un nouveau parti se voulant à la gauche de celui-ci.

Dans la presse certains, croyant ou feignant de croire qu'il y a un gauchissement du PS, concluent comme le Journal du Dimanche que " les adhérents veulent voir une nouvelle génération prendre le pouvoir. Les méthodes aussi ne seront plus les mêmes ". Le JDD affirme même que " le PS a changé. Emportés par la rupture Royal, les militants ont exprimé jeudi une volonté de renouvellement et d'ancrage à gauche plus marqué. "

L'Humanité, quant à elle, se félicite également du score de la motion Hamon, qualifié de " vraie surprise ". De là à affirmer que " le paysage qui a été dessiné jeudi soir semble légèrement plus marqué à gauche qu'il ne l'était précédemment ", il n'y a qu'un pas, que le journal franchit allègrement. Même le vote pour la motion Delanoë y est interprété comme s'il existait " une perception à gauche de son engagement, notamment avec l'expérience parisienne de gestion avec la gauche plurielle ". Ces appréciations optimistes ne reposent sur rien de concret... mais elles offrent l'avantage de permettre aux dirigeants du Parti Communiste de justifier une fois de plus une politique d'alliance électorale avec un PS qui évoluerait vers la gauche.

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