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- Lutte ouvrière n°2102
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Molex - Villemur-sur-Tarn (banlieue toulousaine) : Ce n'est qu'un début
Après l'annonce de la fermeture de Molex, l'intersyndicale et la municipalité socialiste de Villemur-sur-Tarn avaient appelé à faire du 6 novembre une journée ville morte. Trois à quatre mille personnes se sont retrouvées derrière les banderoles et pancartes des travailleurs de Molex dans cette petite ville de six mille habitants, et ont manifesté jusqu'aux portes de l'usine.
Des délégations d'entreprises de la région avaient tenu à être présentes aux côtés de ceux de Molex et Labinal : Airbus, Continental, Technofan, Lapeyre, Microturbo, Astrium, des enseignants, des employés de commerce et bien d'autres travailleurs. Des élus aux enfants des écoles, des habitants du canton aux anciens de l'usine, des commerçants aux employés municipaux, c'est toute une population qui a manifesté.
Molex est un groupe américain qui a racheté en 2004 le secteur Connectique Automobile que la Snecma ne voulait pas conserver. Après avoir récupéré les brevets, la technologie et le carnet des clients, ce groupe se débarrasse de l'usine de Villemur et de ses 300 salariés. L'usine est pourtant " profitable " : 600 000 euros l'an dernier et 1 200 000 euros cette année. Mais Molex espère faire plus pour ses actionnaires en Slovaquie ou en Chine. Et tant pis si des centaines de familles et tout un canton restent sur le bord du chemin.
Les syndicats de Molex ont été reçus au ministère de l'Économie. Luc Chatel, secrétaire d'État chargé de l'Économie, leur a promis d'intervenir auprès de l'actionnaire américain pour que celui-ci trouve un repreneur. Mais les promesses n'engagent que ceux qui y croient.
Labinal, qui est sur le même site que Molex, risque d'être le prochain sur la sellette, d'une manière ou d'une autre, si la fermeture de Molex se réalisait. Et en plus des 500 salariés Labinal, il y a 200 intérimaires, pour qui les licenciements ont commencé, pas uniquement comme à chaque fin d'année. Car les rumeurs de baisse de charge dans l'aéronautique circulent et certains chefs disent que si des intérimaires sont licenciés, c'est pour faire de la place aux reclassements des Molex. Ce que le patron de Labinal a par ailleurs nié.
En attendant, les discussions concernant le " plan social " Molex sont en cours. Mais beaucoup de travailleurs n'ont pas l'intention de respecter le scénario mis en place pour les conduire au chômage. Et ils ont raison de considérer qu'ils ne sont qu'au début de leur lutte. Comme disait une manifestante : " On n'est pas morts, la vraie lutte est devant nous. "