Les démocrates ont reçu un mandat pour le changement

Conduits par Barack Obama, les démocrates ont dominé les élections. Avec huit millions de voix de plus que John McCain, le président élu Obama l'a écrasé dans le collège électoral : 364 grands électeurs contre 162 à son adversaire, avec 12 votes qui restaient encore à répartir. Quatre États seulement ont voté plus fortement républicain cette année qu'ils ne l'avaient fait il y a quatre ans.

Les démocrates ont augmenté leur contrôle sur le nouveau Sénat, disposant de 57 sièges contre 40 aux républicains, trois sièges restant à répartir. Ils contrôlent désormais la chambre des représentants, avec 255 sièges contre 174 (six sièges sont encore à répartir).

Les gouverneurs, les législatures d'État, les comtés et quelques corps judiciaires ont été également balayés par la vague démocrate.

Non seulement les élections ont constitué un rejet de George W. Bush et la politique des républicains, non seulement les élections ont donné un mandat aux démocrates pour rejeter cette politique, mais ce grand coup de balai a donné aux démocrates les moyens d'inverser la direction.

George W. Bush, avec une marge beaucoup plus étroite en 2000 et en 2004, et avec un contrôle plus réduit sur le Congrès, s'était lancé rapidement dans la mise en oeuvre de sa politique. Aujourd'hui, les démocrates pourraient agir encore plus rapidement avec une victoire bien plus nette. À condition de le vouloir.

Mais, déjà, les démocrates nous disent qu'il nous faut être patient, que le changement ne va pas arriver immédiatement.

Il est évident qu'Obama et les démocrates ne peuvent s'occuper de tous les problèmes immédiatement. Mais un parti qui représenterait les intérêts de la population laborieuse aurait inversé les orientations immédiatement. Il ferait tout pour que chacun sache qu'il va remettre en question la décision de donner plus d'argent aux grandes banques qui ont créé la pagaille économique. Il dirait clairement qu'il va faire tout pour mettre immédiatement un coup d'arrêt à l'hémorragie d'emplois, mais aussi à l'expropriation des maisons des personnes expulsés, et au vol des pensions des retraités.

La population laborieuse s'est servie massivement de son vote pour battre les républicains. Les travailleurs peuvent utiliser leur nombre pour mettre le nez des démocrates dans leurs contradictions, et pour imposer les changements dont le monde du travail a besoin, et organiser le combat qui permette de les obtenir.