Gaz : Des profits dans les tuyaux, dur à comprimer12/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2102.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Gaz : Des profits dans les tuyaux, dur à comprimer

Les tarifs du gaz, dont on nous répète à satiété qu'ils sont indexés sur ceux du pétrole, ont augmenté, en trois fois, de 15,2 % depuis le 1er janvier de cette année. Vont-ils maintenant baisser, puisque le brut a baissé de 50 % depuis l'été ? Eh bien, il semble que non, en tout cas pas tout de suite et pas beaucoup.

En effet GDF applique pour le moment la règle du 6-1-3 : on fait la moyenne des prix sur les six derniers mois, on laisse ensuite passer un mois, et on décide un tarif valable pour trois mois. Si on appliquait maintenant ce système, le prix du gaz devrait augmenter au mois de novembre, alors que le prix du pétrole baisse depuis, en gros, un trimestre.

Il est probable qu'il y aura une révision des prix du gaz au 1er janvier 2009. Mais, il y a peu de chances qu'il y ait une baisse, plutôt un maintien des prix actuels, si ce n'est une hausse.

Les fournisseurs gaziers, essentiellement Gaz de France, (devenu GDF-Suez depuis le 22 juillet) argumentent en disant qu'ils achètent 90 % du gaz à l'étranger, avec des prix d'achat fixés par contrats et comportant des clauses d'indexation sur les tarifs du pétrole. Ils disent aussi qu'ils achètent en dollars et revendent en euros, lequel s'est déprécié par rapport au dollar. Mais ce qu'ils oublient soigneusement de dévoiler, ce sont les prix d'achat effectifs du gaz. Cela au nom du secret commercial, qui n'en est d'ailleurs pas un pour les dirigeants des trusts concurrents.

La moindre des choses serait que ces prix d'achat soient publics, car pour le moment, malgré la privatisation de GDF, le gaz, tout comme l'électricité, restent en principe des services publics, et c'est d'ailleurs l'État qui en définitive fixe les prix de vente. Et on verrait alors que toute la rhétorique des dirigeants des trusts gaziers ne tient pas la route.

Car sinon, comment expliquer, si l'entreprise se contentait de répercuter les prix d'achat, que GDF a fait en 2007, 2,5 milliards d'euros de bénéfices ? Comment expliquer que l'ensemble GDF-Suez a réalisé, au seul premier semestre 2008, 3,38 milliards d'euros de bénéfices, et que le nouveau groupe rachète en cette fin d'année pour un milliard d'euros de ses propres actions afin de revaloriser celles qui restent... et qui rapportent !

En physique, la compression d'un gaz ne nécessite pas plus d'énergie que n'en libère son expansion. Mais en régime capitaliste, le profit se faisant avec l'expansion des prix, leur compression s'avère très difficile !

Partager