Commémorations : Il y a surtout des oubliés de l'histoire12/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2102.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Commémorations : Il y a surtout des oubliés de l'histoire

Un rapport, commandé il y a un an par l'Élysée à l'historien André Kaspi et remis le 12 novembre au secrétaire d'État aux Anciens combattants, propose de regrouper les douze journées de commémorations historiques célébrées aujourd'hui en France sur trois dates, les 11 novembre, 8 mai et 14 juillet. On célébrerait donc ces jours-là l'abolition de l'esclavage (aujourd'hui le 10 mai), les morts de la guerre d'Indochine (8 juin), l'hommage aux " Justes de France " qui sont venus en aide aux Juifs pendant l'Occupation (16 juillet), l'hommage aux harkis (25 septembre), les morts de la guerre d'Algérie (5 décembre), etc.

Les conclusions de ce rapport répondent en fait au souhait exprimé par Sarkozy qui, au cours de sa campagne présidentielle, reprochait " ce penchant bien français à la repentance ", jetant une pierre dans le jardin de Chirac qui durant sa présidence avait instauré six de ces commémorations... Le rapport Kaspi conclut que la multiplication de ces commémorations risquerait d'en limiter la portée et " d'affaiblir la conscience nationale ".

Kaspi, même si sa commission n'a finalement pas retenu cette proposition, avait même évoqué l'idée d'une journée unique " pour commémorer tous les morts des guerres passées, présentes et malheureusement futures ". Pourquoi pas, car le problème n'est pas tant le nombre de ces commémorations que ce qu'on y commémore. Et de ce point de vue il y a beaucoup d'oubliés dans l'histoire " officielle ", à commencer par les morts des guerres coloniales et les victimes innocentes de la domination impérialiste dans le monde, même en temps de paix. Et quitte à proposer une date, pourquoi ne pas choisir le 1er mai qui, avant d'être le jour férié instauré par le régime de Vichy, était la journée de lutte des travailleurs dans le monde entier, rappelant par-delà les frontières qu'ils n'ont pas de patrie ?

Mais on peut parier que Sarkozy ne retiendra pas cette idée !

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