À l'approche de la fin de l'année, la chasse aux sans-papiers se poursuit et s'intensifie pour atteindre les objectifs fixés par le ministère de l'Intérieur. Au collège Françoise-Dolto dans le 20e arrondissement de Paris, là où le film primé à Cannes a été tourné, la solidarité avec les sans-papiers ce n'est pas que du cinéma ! La grève, elle, a été bien réelle et suivie par 100 % des enseignants, lundi 10 novembre.

Le lundi 3 novembre, un parent d'élève chinois du collège avait été arrêté lors d'un contrôle dans le métro. Son fils, âgé de 13 ans et élève en 5e au collège, appelait alors le Collectif de soutien du collège, dont le numéro figurait sur un tract distribué en octobre à la porte de l'établissement. Un rassemblement eut lieu le jour même devant le commissariat du 18e arrondissement. Transféré au centre de rétention du Mesnil-Amelot, le père sans-papiers était libéré dans la journée à cause d'un vice de forme.

Le lundi 10 novembre, il était convoqué au tribunal administratif de Melun, qui devait statuer sur sa demande d'annulation de son APRF (arrêté préfectoral de reconduite à la frontière). Une pétition de soutien qui avait circulé dans le collège, le quartier et sur Internet dès le 3 novembre, avait recueilli plus de 500 signatures. Tous les enseignants en grève organisaient un rassemblement devant le collège, où de nombreux parents et des élus du 20e étaient présents.

Les gens rassemblés accompagnèrent, à plus de quarante, la famille à l'audience. Certes, le juge a rejeté la demande d'annulation de l'APRF. Mais il a bien été obligé de constater que le père sans-papiers avait un réel soutien.

Dès lundi soir, la préfecture de police de Paris annonçait qu'elle allait voir " si de nouveaux éléments " pouvaient " amener à reconsidérer " la situation de la famille. Quoi qu'il en soit, nous sommes déterminés à empêcher l'expulsion du père de notre jeune élève et à nous battre jusqu'à sa régularisation.