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Dans le monde
Urbanisation dans la misère
À l'occasion de la Journée mondiale qu'elle a organisée pour « le droit élémentaire de chacun à un abri décent », ONU-Habitat, qui dépend de l'ONU comme son nom l'indique, a dressé un bilan éloquent de la situation dans le monde. À l'échelle mondiale, plus d'un milliard de personnes vivent dans des bidonvilles, privées de toute infrastructure et raccordement aux réseaux urbains. Cela représente un habitant de la planète sur six et un tiers des habitants des villes, dans une situation marquée par l'augmentation de la population urbaine.
Bien sûr, les facteurs qui d'un pays à l'autre expliquent cette urbanisation croissante et l'étendue de l'habitat informel - comme on qualifie le phénomène dans les rapports officiels - sont divers. Ainsi, la situation en Chine où l'on recense près de 200 millions de personnes dans les bidonvilles (37,8 % de la population urbaine du pays) n'est pas comparable à celle de l'Éthiopie ou de la Tanzanie où plus de 90 % de la population urbaine se concentre dans des taudis. Vivre dans un bidonville aux États-Unis comme le font 12,8 millions de personnes, soit près de 6 % de la population urbaine, n'est pas comparable à ce que vivent les millions de pauvres des concentrations urbaines du Mexique ou, pire encore, du Pérou. Mais au-delà de la variété des situations, cette urbanisation, qui est en réalité une « bidonvillisation », n'est pas sans lien avec la domination des puissances impérialistes sur la planète.
« Les habitants des taudis seront plus de deux milliards dans trente ans », annonce ONU-Habitat. Voilà tiré le signal d'alarme. Mais les organismes à vocation humanitaire de l'ONU en tirent sans cesse le même constat d'impuissance. Il ne suffit pourtant pas de recenser des maux, encore faut-il les combattre.