Jeudi 16 octobre, les employés de la restauration ferroviaire, à l'appel des syndicats CGT, CFDT, FO, Sud-Rail et UNSA, ont fait grève pour s'opposer à un changement de société qui aboutirait à des suppressions d'emplois et de postes ainsi qu'à la remise en cause d'accords.

À la gare de Marseille Saint-Charles où 130 em¬ployés travaillent à bord des trains et une quarantaine sur les quais et dans les bureaux, la grève était totale. Ils s'étaient rassemblés devant leur local après avoir diffusé des tracts aux usagers. Il n'y avait ni hôtesses ni stewards dans les trains et personne sur les quais pour assurer la restauration.

Ils dénonçaient le fait que la SNCF veuille faire des économies sur leur dos, en choisissant systématiquement la société la moins chère pour assurer la restauration. Cette fois-ci c'est la société Crémonini qui a les faveurs de la SNCF. Sa proposition en réponse à l'appel d'offres est même moins chère que ne l'avait envisagé la SNCF. Pour les salariés, être repris par Crémonini se traduirait par 250 suppressions d'emplois sur un effectif national de 1 300 personnes, et en particulier par le licenciement des travailleurs inaptes. Ce que tous refusent.

Le travail à bord des trains est pénible. Il n'est pas facile d'y travailler debout pendant des heures tout en assurant le service. Il est difficile aussi d'être perpétuellement en déplacement avec des horaires variables. À la longue, la condition physique se dégrade.

Parmi les grévistes, bon nombre ont vingt ans d'ancienneté et ont dû changer plusieurs fois de société.

Le 22 octobre, la SNCF devait annoncer le nom de la société qu'elle retient. Les employés sont bien décidés à se faire entendre à nouveau, pour ne pas faire les frais de cette décision.

Le plus logique serait d'ailleurs qu'ils soient directement employés par la SNCF : c'est bien un travail de cheminot roulant qu'ils assurent !