Procès contre Olivier Besancenot : Non à la banalisation du Taser !22/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2099.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Procès contre Olivier Besancenot : Non à la banalisation du Taser !

Lundi 20 octobre, Olivier Besancenot comparaissait devant le tribunal de grande instance de Paris, assigné en diffamation par le patron de la société qui commercialise en France les Taser, ces pistolets à impulsions électriques qui tirent à quelques mètres une décharge de 50 000 volts pour immobiliser le contrevenant.

Aux État-Unis et au Canada ces pistolets sont déjà largement utilisés. En France, le ministère de l'Intérieur en a déjà acheté plus de 4 000 pour la police nationale et la gendarmerie et, depuis quelques semaines, le décret est paru qui autorise leur utilisation par les polices municipales.

Si on en croit le site de Taser-France, le pistolet en question est « l'arme du troisième millénaire ». Il serait tout à la fois « le pistolet électronique qui sauve des vies », « l'arme anti-bavure par excellence », « le pistolet non mortel, facteur de paix civile ». La décharge électrique ne ferait que clouer sur place la cible, sans provoquer aucun autre effet nocif et, bien sûr, sans risque de tuer.

Sauf que des associations, notamment Amnesty international, dénoncent depuis plusieurs années la dangerosité du Taser. Dans un rapport de 2004, elle écrivait qu'au cours des trois années précédentes « plus de 70 personnes seraient mortes aux État-Unis et au Canada après avoir été atteintes par des pistolets incapacitants ». Et, en 2007, dans un nouveau rapport, l'association parlait de 260 décès depuis 2001.

Olivier Besancenot est aujourd'hui poursuivi en diffamation par le patron de la société qui distribue ces pistolets en France - et qui lui réclame 50 000 euros de dommages et intérêts ! - pour avoir repris ces informations au cours de la campagne présidentielle, demandant qu'avant la généralisation de l'usage de cette arme, il y ait au moins un débat contradictoire et, en attendant, un moratoire. Cela suffit pour qu'il soit traîné devant les tribunaux parce que cela risquerait de porter un préjudice commercial à l'officine qui distribue ces armes !

Quant aux arguments utilisés par les témoins cités par le patron de ladite officine, ils pourraient faire franchement rire, s'il n'y avait des victimes à la clé. Ainsi, un médecin cité comme témoin aurait déclaré, selon Le Parisien, que les décès après tir de Taser sont « surtout les conséquences du syndrome d'hyperexcitation. C'est la fièvre liée à l'agitation des victimes qui peut déclencher des complications, mais cela n'a pas de lien avec le tir du Taser »...

Autant prétendre qu'un pendu ne meurt pas à cause de la corde mais de la trappe qui s'ouvre sous ses pieds : la corde n'y est pour rien !

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