À la foire du livre de Francfort, un éditeur allemand a souligné que la vente du livre de Karl Marx, Le Capital, marche de mieux en mieux. « J'en ai vendu 800 exemplaires en 2006, 1 300 en 2007. Sur les neuf premiers mois de l'année 2008, j'en suis déjà à 1 500 », a-t-il déclaré. Cela fait dire à l'hebdomadaire Challenges que « la crise financière remet Marx à la mode ».

Pour ces gens-là, Marx et le marxisme relèvent de la mode, liée à l'air du temps. Mais si ces idées redeviennent source d'intérêt, y compris pour des gens et des milieux qui les traitaient jusqu'alors avec dédain, ce n'est pas sans rapport avec la crise actuelle dans laquelle nous entraîne le système financier, et plus globalement l'économie capitaliste.

Ils reconnaissent, étonnés, la pertinence de l'analyse des mécanismes de l'économie capitaliste réalisée par Marx, qui a su mettre en évidence les contradictions d'un système économique qui entraîne, périodiquement, toute la société vers des catastrophes qui peuvent prendre une dimension planétaire.

Mais ils oublient, ou tout simplement ils ignorent, que Marx n'était pas qu'un économiste. Il était avant tout un révolutionnaire qui avait su mettre à nu les tares de ce système, pour mieux le combattre. C'est cet aspect du marxisme que les travailleurs, nous en avons la conviction, sauront remettre à la mode.

Parions qu'alors Challenges prendra la chose avec moins de légèreté.