Licenciements programmés dans les sociétés d'intérim : Adecco prend les devants22/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2099.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Licenciements programmés dans les sociétés d'intérim : Adecco prend les devants

Adecco SA, plus gros fournisseur mondial d'intérimaires, qui revendique de vendre chaque jour le travail de 700 000 personnes enregistrées dans 6 700 agences réparties dans 60 pays, vient d'annoncer la suppression, d'ici juin 2009, de 600 postes en France, avec sa filiale Adia. Il s'agit, à travers la réduction du personnel Adecco et Adia (environ 7 000 salariés en France), d'anticiper sur une éventuelle baisse des profits du groupe,dans la situation de crise économique que plus personne ne nie.

L'Unedic publie en effet des chiffres de l'emploi intérimaire en recul de 4,7 % sur un an, d'août 2007 à août 2008. Depuis la rentrée, l'organisme professionnel des groupes d'intérim envisage une baisse de 10 à 11 % de l'offre globale, avec des chutes de 20 % pour l'Auvergne, 18 % pour Champagne-Ardenne et 16 % pour la Picardie.

Il est évident que lorsque les patrons de l'automobile comme Renault, PSA ou Ford, programment des milliers de suppressions d'emplois, c'est en tout premier lieu les travailleurs intérimaires qui en font les frais. Dans des Yvelines par exemple, où la vallée de la Seine concentre des usines automobiles et des sous-traitants, des centaines d'emplois intérimaires sont remis en cause, ce qui signifie, pour les travailleurs spécialisés dans ce type de contrat, chômage et déménagements. Un autre secteur, le bâtiment, tire lui aussi la demande d'intérimaires vers le bas. Les chiffres de la Dares, organisme ministériel, pointent, sur un total de 620 500 salariés intérimaires répertoriés au second trimestre 2008, des effectifs en baisse de près de 10 % dans l'industrie, 6,2 % dans la construction et même 4,8 % dans le tertiaire, constatant par ailleurs le raccourcissement des missions.

On le voit, les patrons jouent à fond sur la « variable d'ajustement » que constitue le volant de travailleurs intérimaires, pour sauver leurs profits et la rentabilité des capitaux investis dans leurs entreprises. Le PDG d'Adecco France avait, lui, dès l'été, préparé psychologiquement... les actionnaires du groupe à un « marché de l'intérim en décroissance ». Pourtant les bénéfices de l'entreprise seraient estimés, pour le second semestre, en hausse de 14 %.

Comme leurs semblables de l'industrie, les patrons de l'intérim, ne disposant pas d'une telle carte, « ajustent » en réduisant les emplois.

Partager