Cotisations chômage détournées : L'Unedic subventionne... les entreprises22/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2099.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Cotisations chômage détournées : L'Unedic subventionne... les entreprises

Le 10 octobre, la majorité de la direction de l'Unedic, l'organisme paritaire patronat-syndicats qui gère les prestations chômage, a autorisé les patrons à reporter de quelques mois le paiement de leurs cotisations. Par contre celles-ci continueront d'être prélevées sur les payes des salariés, alimentant ainsi la trésorerie des entreprises.

Le report décidé est de deux mois pour les sociétés employant moins de 10 salariés et d'un mois pour celles de 11 à 50 salariés. Pour les entreprises de plus de 50 salariés, les demandes de report seront examinées « avec bienveillance », assure l'Unedic.

Ce détournement des cotisations chômage au profit des patrons a été proposé à l'Unedic par le représentant du Medef. Hormis les représentants de la CGT, les autres représentants syndicaux ont accepté ce moratoire, la CFDT y voyant même « un geste de responsabilité et de solidarité ».

Si les 1,5 million de PME profitent de ce cadeau, et elles ne vont sans doute pas se gêner, l'Unedic devra emprunter 1,5 milliard d'euros pour combler ce report de cotisations et assurer les prestations aux chômeurs. Ce qui coûtera, estime la CGT, au moins 12 millions d'euros d'intérêts et de frais bancaires, prélevés dans les caisses des chômeurs !

Dans la foulée, les syndicats patronaux des artisans et des petites et moyennes entreprises, l'UPA et la CGPME, en ont rajouté. Ils ont réclamé que ces mesures de report de paiement et de dégrèvement de pénalités s'étendent aux autres cotisations, celles dues aux Urssaf, aux caisses de retraites et aux services fiscaux. Aussitôt, Éric Woerth, ministre du Budget, a annoncé qu'il avait donné l'ordre à ses services d'accorder largement des délais de paiement aux entreprises retardataires.

Les cotisations sociales pour financer les entreprises ! Ça doit être cela leur « refondation du capitalisme ».

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