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Dans les entreprises
CHU de Nantes : Du goutte-à-goutte à la saignée...
Il y a une semaine, les 8 200 salariés du CHU de Nantes, stagiaires, CDD ou titulaires, ont reçu une lettre de leur direction proposant à ceux qui le souhaitent, « dans le cadre du plan de modernisation et de retour à l'équilibre du CHU », de quitter leur emploi en échange d'indemnités.
Celles-ci seraient calculées selon l'ancienneté et plafonnées à 45 735 euros brut, soit 41 800 euros net. Elles sont aussi assujetties à un certain nombre de contreparties, comme l'interdiction de retravailler dans la fonction publique pendant cinq ans.
Un feu vert a été donné par l'Agence régionale hospitalière (ARH) et aussi par les élus de gauche majoritaires au Conseil d'administration pour utiliser ce dispositif permis par un décret de novembre 1998. Les intéressés ont jusqu'au 14 novembre pour répondre, et la direction espère le départ de 150 à 220 agents, pour réaliser ainsi 8 millions d'euros d'économies.
Le CHU de Nantes serait un des plus endettés de France, avec 33 millions de déficit, et la direction cherche tous les moyens pour faire des économies budgétaires. Cela a commencé avec les emplois précaires, intérimaires, CDD, qui ont été supprimés par centaines juste avant les vacances d'été, et cela continue avec encore cette semaine l'annonce de la suppression d'une quarantaine de CDD. Tous les services sont touchés, alors qu'il y a un manque criant de personnel, sans aucune perte d'activité par ailleurs, au contraire.
Le personnel a manifesté à de nombreuses reprises sa colère devant cette situation : pétitions, manifestations, grèves, interpellation des élus, dont Jean-Marc Ayrault, maire PS de la ville, qui est aussi à ce titre président du Conseil d'administration du CHU et qui se contente de renvoyer la balle dans le camp du gouvernement, quand il ne fait pas appel à la police pour permettre la tenue du Conseil d'administration.
Ce récent courrier de la direction choque et surtout inquiète car, si une partie du personnel, surtout ceux qui sont près de la retraite, ne demande qu'à partir, ceux qui vont rester savent que les postes ainsi libérés risquent fort de ne pas être remplacés, ou alors à coups de contrats précaires sous-payés et au coup par coup. Ils savent aussi que certains secteurs, comme l'entretien des parties communes, risquent d'être privatisés.
En haut lieu, les milliards coulent à flot, mais on ne trouve plus un centime pour faire fonctionner correctement un des plus grands centres hospitaliers !