Budget 2009 : Le déficit public va encore se creuser22/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2099.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Budget 2009 : Le déficit public va encore se creuser

La discussion sur le projet de budget 2009 a débuté lundi 20 octobre à l'Assemblée nationale bien que chacun s'accorde à admettre que, rattrapé par la crise financière, il est déjà complètement dépassé.

Le projet avait été établi sur la base d'une prévision de croissance de 1 %, or il est maintenant vraisemblable que celle-ci n'atteigne, au mieux, que 0,5 %, voire même qu'elle soit « négative » et que l'économie connaisse une récession sévère. Le chiffre des recettes fiscales serait alors à revoir à la baisse.

La ministre de l'Économie, Christine Lagarde, continue pourtant à afficher un optimisme de façade et dit attendre les chiffres du troisième trimestre publiés à la mi-novembre, « pour un éventuel ajustement », tandis que son collègue Eric Woerth admet quand même qu'il est « difficile de prévoir l'impôt sur les sociétés versé par les établissements financiers ». Et pour cause car, pour l'instant, ce sont plutôt les caisses de l'État qui alimentent les banques, et non l'inverse ! Tous les deux ont cependant affirmé que, même si les recettes baissaient, ils n'augmenteraient pas les impôts, c'est-à-dire qu'ils ne remettent pas en question le bouclier fiscal favorable aux plus riches.

Du côté des dépenses, elles resteront « fermement maîtrisées », a affirmé Christine Lagarde. Pourtant, ces dernières semaines, le gouvernement a annoncé son intention de verser des dizaines de milliards d'euros pour aider les banquiers spéculateurs, de racheter 30 000 logements aux promoteurs en panne de crédits et d'offrir 400 millions d'euros aux constructeurs automobiles. À cela s'ajoute un plan d'aide aux PME. Parler dans ces conditions de « maîtrise des dépenses » est une plaisanterie de mauvais goût. Il faut surtout s'attendre à ce que le gouvernement se serve de ce prétexte pour retirer d'un côté ce qu'il verse de l'autre. C'est-à-dire qu'il va encore réduire la part consacrée aux services publics, en diminuant encore les effectifs de ceux qui y travaillent ou en réduisant la part versée aux collectivités locales, comme il l'a déjà annoncé. Quant à la dette publique, elle pourrait alors exploser encore plus que prévu.

Dans cette période de crise financière, le gouvernement navigue à vue sans savoir quelles seront ses rentrées ni surtout ses dépenses. Présenter un projet de budget inchangé est une façon de se donner les mains libres pour, ensuite, décider ce qu'il veut en fonction de la situation. Le seul cap qu'il a vraiment est la défense des intérêts des possédants, même si cela mène l'État à la faillite comme Fillon disait le craindre. C'est ainsi l'ensemble de la population qui sera amenée à payer pour sauver les profits d'une minorité.

Partager