65 milliards pour les banques : N'en jetez plus, les coffres sont pleins !22/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2099.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

65 milliards pour les banques : N'en jetez plus, les coffres sont pleins !

Pour les banquiers, c'est Noël en octobre. Quasiment chaque jour le gouvernement sort de sa hotte une poignée de milliards d'euros dont il fait gentiment cadeau aux banques.

Cinq milliards d'euros début octobre, puis 8 milliards le 15 octobre, enfin un versement de 9 milliards le 21, pour arriver à remplir la cagnotte de 22 milliards, présentée comme « aides aux PME », mais qui sont versés à des banques d'investissement. Par ailleurs, le 20 octobre, 10,5 milliards étaient versés, à valoir sur les 40 destinés, eux, ouvertement à « aider les banques ». Cela donne déjà le vertige, mais ce n'est qu'un début. Car restent encore à venir deux versements, l'un de 30 milliards pour les aides directes aux banques, et l'autre de 2,5 milliards annoncé, lui, comme « aides aux collectivités locales ». On arrive ainsi à 65 milliards qui auront été mis sur les comptes des banques en l'espace de quelques jours.

Il ne s'agit pas là d'argent « virtuel », mais de sommes bien réelles données par l'État, dont les banquiers disposeront, de fait, à leur guise.

Ainsi les 22 milliards, prétendument réservés pour « aider les PME », auront été versés en totalité le 21 octobre. C'est la Caisse des dépôts et consignation, la CDC, qui en assure le versement. Et elle ne verse pas aux PME mais aux banques, sans qu'aucun délai, ni condition ne soient fixés pour que ces dernières redistribuent cet argent si vite donné. Le ministre, interrogé sur cette façon de remplir les caisses des banques, a répondu avec le sourire : « Dans le climat actuel, cela ne peut pas faire de mal ».

Quant aux 40 milliards prévus dans le cadre du plan global de 360 milliards mis au point par Sarkozy, et annoncé sans détour comme un plan d'aide aux banques, un premier versement de 10,5 milliards a donc été effectué dès le 20 octobre. 2,55 milliards sont allés à BNP-Paribas ; 1,7 milliard à la Société Générale, 3 milliards au Crédit Agricole, 1,2 milliard au Crédit Mutuel. Enfin, 0,950 milliard est allé aux Banques populaires et 1,1 aux Caisses d'épargne. Le complément de 30 milliards ne devrait pas tarder.

Enfin les 5 milliards d'aides ont été annoncés pour faciliter les emprunts éventuels des collectivités locales. La moitié, soit 2,5 milliards, commenceront par suivre le même chemin, c'est-à-dire, là encore, celui des coffres des banques.

Le gouvernement leur offre ainsi à « coffre ouvert », pourrait-on dire, les deniers publics tandis que 2,5 milliards seront versés par la Caisse des dépôts aux banques, avec un cynisme tranquille.

Ces 65 milliards mis à disposition en quelques jours, représentent près du cinquième du budget total annuel de l'État. Pour les financer, l'État devra creuser ses déficits et recourir soit à des emprunts, soit à la création de monnaie et à l'inflation, soit aux deux, tandis qu'il procédera à des coupes dramatiques dans tous les budgets publics vitaux pour la population. Car c'est aux salariés, aux retraités, aux chômeurs, à toute la population laborieuse qu'on va demander des sacrifices pour... permettre à ces prédateurs capitalistes de reprendre leurs affaires, en toute irresponsabilité.

Et on voudrait que la population accepte tranquillement de payer les frasques de ce gouvernement au service des riches ?

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