320 milliards de garantie aux banques... payés par les travailleurs22/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2099.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

320 milliards de garantie aux banques... payés par les travailleurs

En plus des milliards que l'État vient de verser directement aux banques, il va garantir les prêts de refinancement que se font les banques entre elles, à concurrence de 320 milliards d'euros.

Sarkozy, et ceux qui approuvent son plan, assurent qu'il est nécessaire pour rétablir la circulation financière interrompue par la crise de confiance entre les banques. Pour la rétablir, ce sera donc l'État qui garantira les paiements entre banques, par l'intermédiaire d'une société dont il sera le seul actionnaire et qui accordera sa garantie au coup par coup.

Le gouvernement assure que garantie n'est pas paiement, et que les 320 milliards sont donc loin d'être dépensés. La garantie donnée comprend aussi le fait qu'il y aura ensuite le remboursement de la part des banques, et même le remboursement avec intérêt. Pour un peu, Sarkozy et Lagarde diraient donc que l'État va faire une bonne affaire. Mais si la crise financière continue et si les menaces de faillites bancaires se multiplient, l'État sera le dernier créancier que les banques voudront rembourser, et lui-même sera d'ailleurs le dernier à l'exiger.

Alors, au fil des mois et peut-être des semaines, ces 320 milliards qu'on présente comme virtuels vont sortir sans doute réellement des caisses de l'État. Personne ne saura très bien dans les coffres de quelles banques ils finiront, mais tout le monde se doute de quelles poches ils sortiront : de celles des travailleurs.

Cette somme colossale de 320 milliards, ajoutée aux quarante milliards déjà versés, représente 20 % de ce qui est produit réellement dans le pays en un an. Pour faire face à une telle dépense, l'État aura recours en grande partie à l'emprunt, augmentant d'autant la dette du pays... et les intérêts qui l'accompagnent. Ces intérêts seront versés aux prêteurs, c'est-à-dire aux banques, qui gagneront ainsi sur les deux tableaux !

En contrepartie, l'État devra tailler dans le vif de son budget, ou plus précisément de la partie de son budget qui sert à des dépenses utiles à la population. La politique de restrictions budgétaires et de baisse des effectifs dans la santé, l'éducation nationale et tous les services publics continuera donc sur un rythme accéléré.

Voilà comment la garantie de 320 milliards donnée aux banquiers sera concrètement payée par la population travailleuse.

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