Plan de sauvetage des banques : Le soutien de fait du Parti Socialiste16/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2098.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Plan de sauvetage des banques : Le soutien de fait du Parti Socialiste

Après l'annonce du plan de sauvetage des banques proposé par Sarkozy lundi 13 octobre, les réactions des organisations de gauche, des syndicats au PS, ont été quasiment unanimes : on ne peut pas s'opposer au sauvetage des banques. Et si finalement l'ensemble des députés du PS ont choisi de s'abstenir lors du vote à l'Assemblée, d'autres regrettaient à voix haute la décision prise par la direction de leur parti.

Ainsi, le premier secrétaire du Parti Socialiste affirmait dès lundi 13 octobre que les socialistes ne voteraient pas contre le plan de crise présenté par le président à l'Assemblée, répétant qu'en cela ils étaient " responsables ". Ce plan de 360 milliards d'euros aux banques serait, selon lui, nécessaire. Mais, sans doute pour faire taire les mauvaises langues qui prétendraient qu'il serait ainsi à l'unisson avec Sarkozy, le dirigeant du PS a ajouté qu'il faut des " garanties ". Et d'avancer comme proposition " la présence dans chaque conseil d'administration des banques d'un représentant de l'État pour vérifier et garantir l'utilisation des financements. " Mais qui peut croire qu'un représentant de l'État au conseil d'administration d'une banque aurait un tel pouvoir de surveillance, si par hasard il en avait la volonté ?

Du côté des dirigeants syndicaux, on n'a pas non plus entendu de dénonciation virulente du plan de Sarkozy, qui consiste pourtant à éponger les dettes des banques avec l'argent public. Interrogé à la radio, le secrétaire général de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, a dénoncé l'énormité de la somme de 360 milliards d'euros annoncée par le président de la République, mais pas le fait de " sauver " les banques. " Que l'État intervienne, a-t-il déclaré, on comprend très bien, y compris pour sauver les banques malgré les erreurs qu'elles ont faites. " Le secrétaire national de la CFDT, Gaby Bonnand, s'est tout bonnement " félicité d'une telle initiative ". Quant au dirigeant de la CGT, Bernard Thibault, interviewé à la télévision mardi 14 octobre, il a certes dénoncé le " coût pour la collectivité " que représentera le plan de sauvetage. Mais son opposition se limite à ne pas le soutenir " tout à fait ", il faut donc croire qu'il le soutient un peu. Ce qu'il reproche à l'intervention du gouvernement c'est " qu'on ne modifie en rien ce qui a plombé le système économique ". Mais qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ? Car la cause de la crise ne se trouve pas dans les agissements de banquiers sans scrupule, mais dans le fonctionnement même de ce système.

Alors finalement, si à gauche les paroles des uns et des autres, ne sont pas exactement les mêmes qu'à droite, la musique, elle, est semblable. Ainsi ces représentants de la gauche accréditent eux aussi l'idée qu'on ne peut faire autrement que d'éponger les dettes de ceux qui sont responsables de la crise, même si cela est injuste, même si les classes populaires vont le payer. Il faudrait, en un mot, " faire avec ". Eh bien, ne leur en déplaise, il faut que ce soit les capitalistes qui payent, pas les travailleurs. Et il faudra bien remplacer ce système en faillite par une organisation rationnelle de l'économie. Si les travailleurs ne sont pas en mesure de l'imposer aujourd'hui, ils le seront demain. Et il est important qu'il y ait des militants pour le dire.

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