Ne pas oublier le massacre du 17 octobre 196116/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2098.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Ne pas oublier le massacre du 17 octobre 1961

Comme tous les ans depuis 1991, un rassemblement est organisé par plusieurs associations, dont le MRAP, la Ligue des Droits de l'Homme, et des partis dont le PCF, la LCR et Lutte Ouvrière, le 17 octobre, à 18 h 30 au pont Saint-Michel à Paris, là où tant d'Algériens furent jetés à la Seine par la police française, il y a 47 ans.

Le 17 octobre 1961 en effet, la police parisienne, sous les ordres du préfet de police Maurice Papon, réprimait une manifestation appelée par le Front de Libération Nationale (FLN) algérien. À Paris, ce jour-là, près de 40 000 Algériens, venus en famille de toute la région parisienne, manifestèrent, bravant le couvre-feu décrété onze jours auparavant. Plus de 10 000 manifestants furent arrêtés avec brutalité et des centaines d'autres furent assassinés, leurs cadavres jetés dans la Seine.

Pendant des années ce massacre fut passé sous silence ; le bilan officiel resta longtemps de deux morts seulement. Il fallut attendre quarante ans pour qu'une plaque commémorative soit apposée face au pont Saint-Michel, grâce au combat d'associations ou d'historiens comme Jean-Luc Einaudi pour que ce crime ne soit pas oublié.

Mais si on peut lire désormais qu'à cet endroit, il y a 40 ans, des Algériens furent assassinés, il n'est toujours pas écrit par qui ils le furent. Or ces crimes furent commis par des fonctionnaires de police agissant sous les ordres de leur chef Maurice Papon ; la responsabilité de l'État dans ce crime est par conséquent entière. Et quarante-sept ans après, on est encore loin d'une reconnaissance officielle du crime par l'État français, reconnaissance réclamée par tous ceux qui ont contribué à faire sortir le 17 octobre 1961 de l'oubli.

Cette commémoration du massacre d'octobre 1961 permet en tout cas de rappeler à tous que le gouvernement de la République française a pu se comporter comme une dictature... et qu'il le pourrait encore.

Aline RETESSE

Rassemblement vendredi 17 octobre à 18 h 30 au pont Saint-Michel à Paris

Partager