Les travailleurs au Mondial de l'automobile "Sans nous, pas de bagnoles !"16/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2098.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Les travailleurs au Mondial de l'automobile "Sans nous, pas de bagnoles !"

Vendredi 10 octobre, à 13 heures, les places boursières étaient à la baisse, mais pas le moral des travailleurs venus au Salon de l'auto exprimer leur refus des mesures de suppressions de postes et de licenciements que les directions veulent leur imposer. À plus de 4 000 ils ont défilé sur les boulevards menant au Salon, aux cris de " Aujourd'hui au Salon, demain dans les usines, tous ensemble interdisons les licenciements ", ou encore " De l'argent pour les salariés, pas pour les banquiers ".

Des travailleurs étaient venus de tous les sites Renault, en particulier des usines de Normandie, Cléon et surtout Sandouville, où mille emplois doivent être supprimés. Des travailleurs de plusieurs usines Peugeot, de Citroën ou de Ford étaient eux aussi venus en nombre. Et puis il y avait encore de nombreux salariés des entreprises sous-traitantes et des équipementiers : Good-year, Michelin, Valeo, Plastic Omnium, Faurecia, Autoliv, Metzeler...

Les manifestants, qui exprimaient leur colère avec beaucoup de dynamisme, entendaient bien faire de cette journée une démonstration de force et montrer qu'ils ne sont pas prêts à accepter la menace sur 9 000 emplois qui pèse dans tous les secteurs de l'automobile.

Arrivé aux portes du Salon, le cortège s'est arrêté pour écouter, pendant plus d'un quart d'heure, le discours d'un responsable de la CGT. Mais quand ce dernier voulut donner la parole à un autre orateur, des cris fusèrent : " Au Salon, au Salon, on rentre ". La tête du cortège s'étant de nouveau mise en mouvement, les premiers rangs se trouvèrent face à face avec le service d'ordre de la CGT Île-de-France qui, voulant calmer l'ardeur des manifestants, leur demanda de plier les banderoles, les drapeaux et de ranger les pancartes avant de pénétrer dans les halls. La demande apparaissait d'autant plus saugrenue que c'était la CGT elle-même qui avait organisé cette journée. Il n'était donc pas question d'obtempérer : une petite poussée, et la manifestation s'engouffra dans les allées, banderole et drapeaux bien déployés.

Des tracts volèrent dans les airs, des concerts de sirènes, de sifflets, de tambours scandaient les revendications pour l'emploi, les salaires, contre la détérioration des conditions de travail. La clameur monta encore quand les manifestants se retrouvèrent devant les stands de Renault, Peugeot ou Citroën, qui exposaient leurs derniers modèles. La Laguna produite à Sandouville d'abord, puis un bon nombre d'autres véhicules furent décorés d'autocollants où il était écrit : " Renault dégraisse, les actionnaires s'engraissent ", " Pas d'argent pour les banques, augmentez les salaires ".

Les visiteurs étaient bien évidemment surpris, mais beaucoup allaient marquer leur sympathie. Cela se voyait aux sourires, à d'autres signes d'encouragement, voire à des applaudissements.

Arrivés devant le stand Citroën, des manifestants ont repéré l'espace VIP avec son champagne et ses petits fours. Une porte s'étant ouverte comme par enchantement, les manifestants s'invitèrent et certains, le verre à la main, reprenaient en choeur : " La force des travailleurs, c'est la grève ".

Cette journée dynamique fut pour tous des plus encourageante et elle sera, espèrent bien des participants, suivie par d'autres actions dans les usines.

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